Céline Dumerc: «Cela donne des frissons quand on entend le public chanter ‘La Marseillaise’»
INTERVIEW – La capitaine des Bleues assume son statut de leader avant le début de l’EuroBasket, samedi en France…Propos recueillis par Nicolas Stival, à Toulouse
Favorites de la compétition, les Bleues de Céline Dumerc rencontrent la Lettonie à Trélazé, dans la banlieue d’Angers. Héroïne de la campagne des «Braqueuses» aux Jeux olympiques de Londres, l’été dernier, la meneuse et capitaine a changé de dimension, sportive et médiatique. La preuve? La joueuse de Bourges a été conviée en début de semaine à Toulouse au tournage d’une émission «Défie ton idole», où des internautes tentent de la battre au tennis de table, au badminton et aux tirs au but. Diffusion prévue début septembre sur L’Equipe 21.
Vous faites partie du casting d’une émission au même titre que Laure Manaudou et qu’un rugbyman, Maxime Mermoz. Vous avez changé de statut…
C’est là qu’on se rend compte de l’impact qu’ont pu avoir les Jeux olympiques, et notre médaille d’argent. J’ai eu pas mal de sollicitations alors que nous n’avons pas du tout l’habitude de voir ça dans le basket féminin. Je suis ravie de participer à ce genre de programme très ludique et sympa. C’est une jolie expérience.
Vous êtes le visage du basket féminin français. Cela ne vous met-il pas de pression supplémentaire?
Non. Et puis j’associe toujours toute l’équipe quoi qu’il arrive. Il faut toujours une tête d’affiche. C’est plus facile pour «accrocher». J’ai toujours eu à l’esprit que sans mes coéquipières je ne serais pas là. Je partage cette pression-là, cette promotion du basket avec toutes les filles qui mouillent le maillot, en équipe nationale ou bien en club. J’espère que je ne dis pas trop de bêtises qui pourraient nuire à ce sport.
Votre expérience aide-t-elle à gérer cette médiatisation?
J’ai 30 ans. J’ai le recul nécessaire pour ne pas perdre le nord. Si ça s’était passé y a quelques années, tu peux dire que tu peux perdre les pédales mais là, ça s’est plutôt bien passé. J’en profite, ce n’est que du bonheur.
Venons en à l’Euro. Vous êtes les grandes favorites de la compétition…
L’étiquette de favorites, ce sont les medias et l’entourage qui nous la collent. On fait partie des favorites, mais il n’y a pas qu’une équipe qui ressort. On a fait une belle préparation, neuf victoires en neuf matchs. On a encore quelques jours pour rectifier les faiblesses qu’on a pu voir. Il ne faut pas sauter d’étape, prendre les matchs les uns après les autres.
Quelles seront vos rivales?
Déjà la Lettonie, après la Serbie (les deux premières adversaires des Bleues) … Bien sûr qu’il y a des têtes d’affiches. On a joué les Espagnoles, ça s’est plutôt bien passé même si nous avons eu des difficultés en seconde période (67-56). Les Turques peuvent aussi nous poser des problèmes. Dans un championnat, toutes les équipes sont difficiles à manœuvrer. Il y a des matchs très importants où il ne faudra pas se planter, comme le quart de finale. Mais pour l’instant, c’est très, très loin.
Vos matchs de préparation ont suscité un grand engouement en France. Comment le vivez-vous?
C’est génial. Nous n’avons pas l’habitude. Nous nous nourrissons positivement de cette présence et de cet engouement plutôt que de sentir la pression. Nous avons joué les matchs de préparation dans des salles quasiment pleines. Cela donne des frissons quand on entend le public chanter «La Marseillaise».