Tennis: Comment attribue-t-on les wild cards de Roland-Garros?

Tennis: Comment attribue-t-on les wild cards de Roland-Garros?

TENNIS – Le tournoi parisien invite des joueurs chaque année…
Romain Baheux (avec Marc Nouaux)

Romain Baheux (avec Marc Nouaux)

Il n’y aura pas de fumée blanche à la sortie de la réunion mais les intéressés attendent l’événement comme les fidèles une élection papale. Cette semaine, le comité directeur de Roland Garros se réunit pour attribuer les wild cards, huit pour les hommes et autant pour le tableau féminin. En français et pour faire simple, les organisateurs offrent une invitation aux joueurs dont le classement est trop faible pour intégrer directement le tableau final.

«Pas un bête copier-coller du classement ATP»

Comment espérer alors faire partie de la liste des heureux élus? «Il y a plein de paramètres. A Roland-Garros, la commission regarde les résultats, la forme du moment, le palmarès du joueur …», détaille Marc Legris, l’agent de Nicolas Mahut, en lice pour l’un des cartons d’invitation cette année. «Ce n’est pas un bête copier-coller du classement ATP ou WTA, estime Frédéric Vitoux, responsable de l’Union nationale des joueurs professionnels de tennis. Les performances sur terre battue comptent énormément.» Malheureusement pour les anciens, les jeunes sont également favorisés. «Il y a une volonté de donner un coup de pouce à quelqu’un qui pourrait se révéler dans le tournoi », explique Christophe Fagniez, directeur opérationnel du tournoi.

Quand un des poids lourds du circuit dégringole dans le classement, on peut ainsi être sûr qu’une wild-card lui sera accordée pour lui éviter un périlleux passage par les qualifications. Triple vainqueur du côté de la Porte d’Auteuil, le Brésilien Gustavo Kuerten avait bénéficié d’une invitation en 2008 pour sa dernière participation au tournoi parisien. Cette année, Gaël Monfils, demi-finaliste il y a cinq ans et désormais au-delà de la centième place mondiale, fera à coup sûr partie des invités. «Il n’y a rien à dire. Il a une importance médiatique dans le tennis français, souligne Marc Gicquel. Ils lui donnent les yeux fermés, ce qui est complètement normal.»

Une invitation à 21.000 euros

Le passeport du joueur pèse également dans le dossier. «Il y a une préférence nationale, poursuit Frédéric Vitoux. Chaque tournoi du Grand Chelem privilégie ses joueurs.» L’an dernier, l’Allemand Tommy Haas, ancien numéro 2 mondial, s’était vu refuser le sésame et avait dû passer par les qualifications pour laisser la place à des jeunes tricolores.

Financièrement, l’enjeu est important. Une simple participation au premier tour de Roland-Garros assure 21.000 euros. Pour des sportifs qui amortissent parfois difficilement leur train de vie, une participation détermine le calendrier du reste de la saison. Une responsabilité dont les organisateurs ont bien conscience. «Vu l’enjeu financier, on ne peut pas prendre en compte des critères trop subjectifs au moment du choix», avance Christophe Fagniez.

Les prétendants au tableau final, quinze chez les femmes et quatorze chez les hommes cette année, devraient être fixés d’ici la fin de la semaine. L’attente s’annonce longue.