Lens-Bordeaux: «Lens est ma seconde famille», assure Eric Sikora
FOOTBALL•Avant le quart de finale de coupe de France mercredi contre Bordeaux, l'entraîneur du RC Lens se confie...Propos recueillis à Lens par François Launay
Qui d’autre qu’Eric Sikora incarne le mieux le renouveau du RC Lens? Mercredi soir (19h) le Racing va vibrer comme à ses plus belles heures avec ce quart de finale de Coupe de France contre Bordeaux. Symbole du club où il a joué 19 saisons, aux commandes des pros depuis le mois d’octobre, «Siko» parle du match mais aussi de son passé et de son avenir.
Ce match de coupe est particulier car sur le banc d’en face il y aura votre ami Francis Gillot…
Quand je suis arrivé en pro, on a passé de bons moments sur et en dehors du terrain. On s’est revus ensuite quand il était adjoint de Joël Muller. Les mauvais résultats l’on conduit à la tête de l’équipe et j’ai intégré le staff avec lui. Le fait d’avoir passé un an et demi avec lui sur le banc m’a donné l’envie d’entraîner. Si je suis arrivé là, c’est aussi grâce à lui. C’est ami que j’ai appelé avant de prendre la tête du club en octobre. Je voulais avoir son avis. ll m’a dit «Si tu es prêt, vas-y fonce et tu verras après ce qu’il se passera».
Quel bilan tirez-vous de vos premiers mois à la tête des pros?
T’appréhendes ton premier discours, ta première séance. Mais une fois que t’es parti, t’as les mêmes rapports avec des pros qu’avec des jeunes. La seule chose qui change c’est quand tu reviens de Nantes pour ton premier match en prenant 4-0. Là tu te dis que t’es parti dans un truc sans savoir où tu mets les pieds.
Etre un symbole du club, ça vous touche?
Forcément. Quand t’es désigné joueur du siècle, ça fait plaisir. Ca prouve aussi que t’étais dans ce qu’on te demandait. Même si au départ on n’était pas les meilleurs, on a toujours eu cette envie de ne rien lâcher. Il y a aussi cette longévité. J’ai joué 19 ans ici en pro, je n’ai connu qu’un club, ça marque les gens.
Vous êtes Nordiste, comment se traduit votre attachement à ce club?
Déjà, je ne suis pas Nordiste, je suis du 6-2 (rires). Pour moi, Lens c’est une seconde famille. Je dois tout au Racing. J’ai ma famille qui est là. Je connais tout le monde ici. Les supporters, le stade. J’ai besoin de cet environnement. Après, je n’ai pas eu non plus les opportunités pour aller ailleurs. Je ne voyais pas l’intérêt de partir pour partir. Même si j’ai failli partir à Liverpool en 1998.
Pourquoi ça ne s’est pas fait?
J’étais avec un agent depuis des années et aucun club ne m’appelait. J’ai donc pris un autre agent. On a rencontré les dirigeants de Liverpool à Paris et on était d’accord sur tout. Il ne restait plus qu’à aller là-bas pour passer la visite médicale. À l’époque, j’étais pote avec un journaliste de France Football qui était venu faire un article qui devait paraître le mardi. Je pars à Liverpool le dimanche, je passe la visite médicale le lundi et on passe le soir au stade pour signer mais plus personne n’était là. Pas grave, on repart à l’hôtel et un taxi vient nous chercher mardi matin. Et là le chauffeur nous dit qu’il y a un problème. L’article était sorti, mon ex-agent l’avait lu et envoyé dans la foulée un fax à Liverpool en disant qu’il était le seul à pouvoir traiter l’affaire. Je suis rentré pour régler le problème mais ça a traîné. Et puis les dirigeants de Lens m’ont proposé un contrat à la hausse avec une reconversion. J’ai donc décidé de rester.
Quels sont vos rêves avec Lens?
Le top serait de remonter en L1 à la tête de cette équipe-là. Si on reste aux commandes, Il faudra continuer à retrouver cet état d’esprit qui correspond au public et au club. Quand je vois la réaction du public alors qu’on égalise à la dernière minute contre Sedan, il n’y a pas de sifflets. À ce niveau-là, les joueurs ont fait ce qu’il fallait pour regagner le cœur du public. Ce qui n’était pas forcément le cas avant. Ca veut dire que t’es dans le vrai et que t’avances.