Les buses du PSG partent en guerre contre les pigeons

Les buses du PSG partent en guerre contre les pigeons

FOOTBALL – Le club parisien veut éloigner les volatiles qui occupent l'enceinte…
Romain Baheux

Romain Baheux

Les ornithologues les appellent Parabuteo Unicinctus. Le grand public les nomme buses de Harris. Mais pour Cyril Thevenin, c’est juste Bella et Rocco. Depuis le début du mois de mars, ce fauconnier, employé par la société Avipur, intervient deux fois par semaine au Parc des Princes avec ses deux rapaces. Sa mission? Eloigner les pigeons de l’enceinte parisienne, coupables de manger les graines de la pelouse foulée par Zlatan Ibrahimovic et d’empêcher sa régénération entre les rencontres du PSG. «Le but, c’est de créer un sentiment d’insécurité pour les pigeons et de les éloigner du site avec le stress occasionné, explique Cyril Thevenin. C’est difficile d’estimer combien ils étaient au départ mais il y avait quand même pas mal de nids entre les poutres du Parc.»

«Sympa de voir voler ses buses au Parc des Princes»

Bella, la femelle, et Rocco, le mâle, ont donc été priés d’investir le Parc des Princes pour y faire régner leur loi. Plus habitués à intervenir dans des clochers d’église ou dans des entrepôts de zone industrielle, les deux rapaces ont mis du temps avant de s’habituer à leur nouveau terrain de chasse. «Ce sont des oiseaux intelligents, sociables et qui s’adaptent vite à un nouvel environnement, souligne Cyril Thevenin. Là, c’est la première fois qu’elles interviennent dans un si grand lieu. Je ne suis pas particulièrement fan de sport mais les voir voler dans le Parc des Princes, c’est quand même sympa.» Les pigeons du stade n’ont pas particulièrement savouré la beauté des deux rapaces. Peu méfiants au début en citadins non-avertis, les volatiles ont très rapidement constaté la dangerosité du tandem de buses. «Il y a assez peu de victimes par rapport au nombre total de pigeons, décrit le fauconnier. Voir un de leurs congénères se faire attraper a quand même un impact psychologique sur le reste des pigeons.»

Débusquer les nids entre les poutres en béton

Bella et Rocco sont partis en chasse contre l’importante colonie du Parc. Et à chacun sa spécialité. Plus imposante que son compagnon avec son mètre d’envergure ailes déployées et son kilo sur la balance, Bella est plus à son aise dans les airs. Plus menu, Rocco profite de son gabarit pour se faufiler entre les poutres en béton du Parc des princes et dévaster les nids de pigeons. «Il faut qu’ils aient un peu faim pour pouvoir chasser les pigeons mais pas trop pour être capables d’endurer les efforts nécessaires», explique Cyril Thevenin. Les deux rapaces savent également discerner leurs cibles. Leur présence n’empêche pas les jardiniers et le personnel du club parisien de travailler. «C’est une méthode sans risque pour l’être humain, poursuit le fauconnier. Elles ne s’en approchent pas, tout simplement.»

Si elles doivent encore intervenir jusqu'à la mi-avril, Bella et Rocco ont déjà sensiblement fait baisser la population colombine du Parc. Et doivent maintenant finir le travail et éloigner la trentaine de pigeons encore présents au stade. «Je vais changer mon heure d’arrivée pour les faire finir plus tard, annonce Cyril Thevenin. Il ne faut pas venir régulièrement pour éviter que les pigeons prennent des habitudes.» Pouvoir frapper à n’importe quel moment, la marque des grands dans le football.