Philippe Gardent: «Je ne me laisse pas attendrir par les victoires»
INTERVIEW•L'entraîneur du PSG hand se confie avant le déplacement à Nantes, en championnat jeudi...Propos recueillis par Romain Scotto
Pour la quatrième fois de la saison, le PSG hand retrouvera Nantes en match officiel, jeudi soir. Les matchs de coupe sont passés par là, mais c’est en championnat cette fois que les deux équipes s’affronteront. Jusque-là, les Nantais ont la particularité d’être la seule équipe à avoir fait chuter le PSG (en Coupe) ce qui n’empêche pas les Parisiens d’espérer conserver leur invincibilité en LNH (17 victoires en 17 matchs)…
Nantes est l’une des équipes arrive à vous mettre en difficulté cette saison. Comment l’expliquez-vous?
C’est vrai. On a du mal à les faire jouer. Eux nous font déjouer aussi. Ça fait trois matchs dont une défaite qui n’est pas anecdotique, avec ce but en toute fin de match sur coup franc. C’est une équipe qui nous joue bien, tout simplement.
Pourtant tous les voyants sont au vert pour le PSG hand…
Oui, on y va pour s’imposer là-bas. On a une pression qui descend. Nantes a plus à jouer que nous puisqu’ils sont à la recherche d’un billet européen. Nous, on y va pour gagner et clôturer ce championnat le plus rapidement possible.
Votre série d’invincibilité peut-elle vous aider à préparer ce rendez-vous?
Franchement, non. Ce sont des considérations journalistiques. De temps en temps, j’entends les joueurs parler de ça. Mais ce serait manquer d’humilité d’en parler. On nous en parle plus qu’on en parle nous. Penser qu’on peut être invaincus jusqu’à la fin du championnat, je ne suis pas très fan.
N’est ce pas un défi pourtant?
Peut-être intérieurement. On l’a tous un peu en tête mais on a des matchs difficiles notamment à Nantes et à Montpellier. On a beaucoup de challenges. Sincèrement, ce n’est pas l’objectif. C’est d’aller chercher le titre d’abord.
Comment maintenir son groupe sous pression avec une telle avance?
Le titre n’est pas totalement acquis. On n’est pas tout à fait champions. Ça va vite au hand. On peut avoir des spirales négatives. Il faut rester vigilant. Maintenant, garder les joueurs sous pression n’est pas tellement difficile. J’ai des joueurs qui sont compétiteurs. Ils aiment ça. Ils ont envie de tout gagner même si de temps en temps on leur fait des piqûres de rappel. Sincèrement je ne perds pas beaucoup d’énergie dans ce domaine-là.
Nicolas Claire, va affronter sa future équipe. En tant que coach, n’est ce pas compliqué de l’aligner?
Oupfff… J’en fais totale abstraction. On a l’habitude. Dans une carrière quand on entraîne ou quand on joue, on va forcément affronter des équipes auxquelles on va appartenir. Voilà, si on commence à prendre en compte ces considérations-là on ne s’en sort pas. Donc moi je pense que ça doit le motiver plus. Mais je ne suis absolument pas inquiet sur son comportement.
Vous ne vous interdisez donc pas de le faire jouer?
Je ne me le dis absolument pas et si d’aventure, il devait ne pas jouer à fond, le joueur aurait une très mauvaise réputation dans le groupe.
Que risquez-vous désormais? Un grain de sable qui enraye la machine?
On est toujours vigilants. Je ne me laisse pas attendrir par les victoires. On veut que tout roule. C’est une machine. Il peut y avoir un petit grain de sable. A nous de nettoyer un peu le moteur de temps en temps. Mais voilà, ce n’est pas excessivement difficile avec ces mecs. Ils sont sérieux et ça se passe super bien.
Nasser Al Khelaïfi était présent en tribunes face à Dunkerque. Est-ce important pour vous?
Oui, ça montre l’importance que le PSG omnisport accorde au handball. On est soutenus. Ce n’est pas: «tiens on a pris le handball et amusez-vous.» Ce n’est pas du tout ça. Jean-Claude Blanc est quasiment quotidiennement avec nous. Il y a une vraie rigueur et un état d’esprit qui sont mis en place.