FOOTBALLBastia-OM: Jouer à huis-clos, l'enfer du footballeur

Bastia-OM: Jouer à huis-clos, l'enfer du footballeur

FOOTBALLBastia-OM se jouera dans un stade Furiani complètement vide...
Julien Laloye

Julien Laloye

Un Bastia-Marseille vingt ans après la catastrophe de Furiani aurait pu donner lieu à un des plus grands souvenirs de la saison: une minute de silence chargée d’émotion, peut-être une cérémonie d’hommage, et puis une ambiance incroyable au coup d’envoi. Mais il n’y aura rien de tout ça mercredi en Corse. La rencontre entre Bastia et l’OM se déroulera à huis-clos, la faute aux débordements répétés de certains fans du Sporting cette saison. «Il n’y a pas vraiment d’incidence sur le niveau de jeu, mais c’est horrible de disputer ce genre de match», prévient Olivier Echouafni, spécialiste des matchs joués en toute intimité (une fois avec Strasbourg, deux fois avec Nice).

«Les bruits font presque écho»

Avec le recul, l’ancien milieu azuréen se souvient d’avoir terminé ces matchs incroyablement fatigué. Pas tant sur le plan physique que sur le plan mental. «Psychologiquement, c’est épuisant. On se croirait à une opposition à l’entraînement. Les bruits font presque écho, on entend tous les contacts, toutes les consignes.» Et aussi quelques noms d’oiseau qui peuvent venir des immeubles environnants, comme ce supporter des Aiglons, qui depuis son balcon, avait demandé à Antoine Kombouaré de se taire dans des termes moins bien choisis. Ce qui est toujours mieux que de recevoir des pétards arrivés de nulle part. «Les supporters envoyaient ça depuis la rue derrière une tribune, témoigne Echoaufni. C’était plutôt marrant».

«Trouver de nouveaux repères géographiques»

Pas sûr que les joueurs marseillais tiennent le même discours mercredi, quand les milliers de supporters corses qui ont reçu l’autorisation de se masser devant l’écran géant à quelques mètres du stade auront la même idée. Autant dire que les risques de dispersion sont énormes pour les joueurs qui entreront sur le terrain: «Il faudra qu’ils soient encore plus concentrés que d’habitude. Il va falloir aussi qu’ils trouvent de nouveaux repères géographiques en tribunes». Sans oublier d’y aller mollo sur les consignes tactiques criées en plein match, même si elles restent la plupart du temps dans le vague. «Au moins le joueur ne peut pas dire qu’il n’entend pas les ordres de l’entraîneur», sourit Echouafni. Jordan Ayew n’aura donc aucune excuse.