NATATIONLaure Manaudou, l'or et l'interrogation

Laure Manaudou, l'or et l'interrogation

NATATIONL'icône de la natation française devrait s'arrêter. A moins que...
Icône de la natation française, Laure Manaudou a focalisé les attentions à l'Euro-2012 à Chartres, où sa victoire sur 50 m dos en petit bassin a constitué un événement au point d'attiser les interrogations sur sa (probable) fin de carrière.
Icône de la natation française, Laure Manaudou a focalisé les attentions à l'Euro-2012 à Chartres, où sa victoire sur 50 m dos en petit bassin a constitué un événement au point d'attiser les interrogations sur sa (probable) fin de carrière. - Eric Feferberg afp.com
© 2012 AFP

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Icône de la natation française, Laure Manaudou a focalisé les attentions à l'Euro-2012 à Chartres, où sa victoire sur 50 m dos en petit bassin a constitué un événement au point d'attiser les interrogations sur sa (probable) fin de carrière.

Première championne olympique française, en 2004, à 17 ans, elle a fait un retour l'année dernière après un break de presque trois ans parce qu'elle avait envie de vivre les jeux Olympiques à Londres, avec son frère Florent, sacré sur 50 m libre.

Depuis cet été, elle a pris de longues vacances, laissant sans réponse une unique question: va-t-elle continuer ?

"Je vais me laisser un petit temps de réflexion, jusqu'aux vacances de Noël", a-t-elle finalement dit, quelques minutes après sa victoire sur 50 m dos, son premier titre international depuis quatre ans et demi.

Maman depuis plus de deux ans d'une petite fille, Laure Manaudou a fait basculer ses priorités. Le rendez-vous de Chartres avait été préparé bien plus que... les JO. Elle voulait briller devant son public, ce qu'elle n'avait jamais encore pu faire. Et elle s'en est donné les moyens. Son talent exceptionnel lui aura permis de brûler les étapes.

"Elle est repartie de rien du tout il y a six semaines à l'entraînement, raconte son coach à Marseille, Romain Barnier. Elle a un potentiel phénoménal, un rapport avec l'eau assez spécial comme peu d'athlètes peuvent avoir. C'est clairement mieux qu'aux JO."

"Elle est dans l'instant"

Alors pourquoi ne continuerait-elle pas ? Peut-être parce que l'Euro-2012 de Chartres a au lieu en petit bassin, moins prisé des meilleurs nageurs. Le niveau est plus faible, c'était donc idéal pour cette nageuse de 26 ans qui n'a plus envie de se faire mal à l'entraînement, comme cela a été le cas pendant plusieurs années quand elle dominait le 400 m libre.

Pour Barnier, il n'y a plus vraiment de suspense. "On a tous une petite idée de ce qu'elle a envie de faire. Il reste 1% de chance qu'elle continue", a-t-il affirmé.

Et les trois médailles de Chartres n'y changeront rien. Les breloques lui auront permis de terminer en toute beauté.

Il faut rester cependant prudent, car la star française a l'habitude de changer souvent d'avis. "Avec l'expérience, les choses changent de temps en temps avec Laure, parfois", souligne Barnier, dans un large sourire.

Et son papa confirme ! "Laure est dans la logique de faire ce qu'elle a envie de faire. C'est une fille instinctive. Quand elle en a eu assez, elle a arrêté. Quand elle en a eu envie, elle est revenue. Elle est dans l'émotion et dans l'instant", souligne Jean-Luc Manaudou.

Son compagnon et papa de leur petite fille Frédérick Bousquet pense que sa "décision n'est pas prise à 100%" et quelle qu'elle soit, "elle n'est pas définitive non plus".

"Mais il ne faut pas qu'elle la prenne à moitié en se disant: +je continue comme ça+".

Un avis partagé par tous. "Ce qui m'importe, ce sont les raisons. Continuer ou arrêter pour les bonnes raisons. Si elle continue par envie, dans ces cas-là, c'est génial. Après, si c'est continuer parce qu'on a peur de s'arrêter, ce n'est pas intéressant", insiste Barnier.

La seule raison qui pourrait la pousser à continuer ? La présence de son compagnon et de son frère dans les bassins.