FOOTBALLLaure Boulleau: «Il faut assurer en permanence»

Laure Boulleau: «Il faut assurer en permanence»

FOOTBALLLa joueuse du PSG dresse un bilan du début de saison avant le match de dimanche contre Rodez à Charléty...
Propos recueillis par R.S.

Propos recueillis par R.S.

Après un début de saison poussif, le PSG a-t-il enfin trouvé la bonne carburation?

On s’améliore petit à petit, mais tout n’est pas encore parfait. Notre équipe est nouvelle et ce n’est pas évident de démarrer la saison avec la moitié de l’effectif renouvelée. Il faut surtout qu’on travaille la qualité devant le but, les centres, la dernière passe, le dernier geste.

Vous comptez quatre points de retard sur les Lyonnaises, qu’est ce qui vous sépare du leader du championnat?

Lyon, ça fait six ans qu’ils ont une machine bien rôdée. Donc au niveau des automatismes, de la variété dans le jeu, tout ça ce sont des choses qu’on a à travailler. C’est sûr qu’elles sont impressionnantes. En championnat ou en Ligue des Champions, elles dominent tout. La machine est lancée depuis longtemps. Certaines jouent ensemble depuis six, sept ans. Mais avec la dynamique de travail dans laquelle on est fait de nous un adversaire solide. Sur les gros matchs, on peut réaliser la surprise.

N’avez-vous pas ressenti de blues post-JO après la médaille de bronze perdue contre le Canada?

Pas du tout, franchement. Je l’ai un peu ressenti à Londres sur le coup, parce que la manière dont s’est passée notre élimination nous donne quelques regrets. Mais en rentrant je savais qu’il y avait ce challenge avec le PSG. Je suis vite passée à autre chose. Je n’ai pas eu le temps de gamberger.

L’engouement n’est pourtant pas le même autour de l’équipe de France et du PSG. Vous attendiez-vous à un peu plus de soutien de la part du public lors de votre match à Charléty?

En fait, on n’a joué qu’un match là-bas. Il n’y a pas eu une grosse communication dessus et il faisait un temps catastrophique. De toute façon, Charléty est dur à remplir par ce qu’on n’y arrive déjà pas avec l’équipe de France. Il faut se qualifier pour la Ligue des Champions et je crois que ça changera. Pour le moment, Charléty ne sonne pas encore PSG. Peut-être que ça viendra.

Le regard des autres a-t-il changé en revanche? Vous êtes devenues l’équipe à battre...

Oui, on a fait beaucoup de bruit. Je ne dirais pas un buzz mais ça a quand même pas mal parlé depuis que les Qataris ont investi dans le foot féminin. Ils nous ont permis d’avoir un recrutement impressionnant avec des étrangères. Alors parfois, oui, on entend des petites phrases du type: "Alors c’est facile maintenant de gagner pour vous. Vous avez bien recruté, hein, ça change." En fait on a l’impression qu’on n’a pas le droit à l’erreur. On doit assurer en permanence.

Comment qualifieriez-vous les débuts de Lindsey Horan, votre meilleure buteuse avec Kosovare Asllani?

Elle est impressionnante parce qu’elle est très jeune. Elle s’est très vite intégrée et imprégnée de l’esprit du club. Elle a toute de suite montré ses qualités, c’est une vraie buteuse. Mais Asllani aussi est impressionnante devant le but. On la présente comme la Zlatan féminine parce qu’elle est Suédoise, mais pour moi ce n’est pas du tout ça. Elle n’a pas les mêmes caractéristiques, un physique impressionnant. C’est une attaquante suédoise de très haut niveau. Voilà le seul point commun.

A propos de Zlatan, revient-il souvent dans vos conversations à l’entraînement?

Oui de temps en temps. On ne l’a croisé qu’une fois lors de la présentation des équipes du PSG à la mairie. Il est carrément balèze. Il en impose. Alors, oui, parfois, on en parle entre nous, les lendemains de match, à l’entraînement.