Dopage: Pourquoi l'équipe Sky de Bradley Wiggins vire-t-elle à tour de bras?
CYCLISME•La formation britannique a fait le ménage...Antoine Maes
Opération mains propres. Depuis quelques jours, la puissante formation Sky a entamé le grand ménage. Dans le sillage de l’affaire Armstrong, trois dirigeants importants de l’équipe qui a remporté le Tour de France en 2012 ont quitté le navire. Aucun coureur n’est inquiété, mais la démarche n’est pas anodine.
Qui sont les gens à avoir été virés?
Le premier départ dans l’équipe britannique a été celui du directeur sportif principal, Sean Yates. Sky évoque «des raisons personnelles» pour justifier la fin de sa collaboration avec l’Anglais, ancien coureur chez Motorola (la première équipe d’Armstrong) et ancien directeur sportif de la Discovery Channel. Le lendemain, Dave Brailsford annonce le renvoi de Bobby Julich, entraîneur dans sa formation depuis deux ans, qui a avoué s’être dopé à la fin des années 90. Mais prend bien soin de préciser qu’il n’a «pas de doute sur son travail chez nous». La dernière tête à tomber dans l’équipe qui a remporté le dernier Tour de France est Steven De Jongh, directeur sportif, pour les mêmes raisons que Julich.
Pourquoi agir maintenant?
Les ramifications de l’affaire Armstrong plongent jusqu’à l’encadrement des Sky. Dave Brailsford a donc décidé de couper les branches. Le 17 octobre dernier, il met sur pied une charte anti-dopage dans sa formation. Celle-ci proclame «qu’il n’y a pas de place dans la Team Sky pour ceux qui ont une implication dans le dopage, présente ou passée». Le but? «Avoir une équipe dans laquelle les coureurs sont écartés des risques du dopage et dans laquelle les fans peuvent croire, sans aucun doute ni hésitation». Dans le cadre des entretiens annuels de ses salariés, Julich et De Jongh confient qu’ils n’entrent plus dans le cadre de cette charte. Ce qui, officiellement, n’est pas le cas de Sean Yates. Chez les coureurs, personne ne passe à confesse.
La Sky va-t-elle intégrer le MPCC?
La semaine passée, lors de la présentation du Tour de France, Christian Prudhomme a rendu un hommage appuyé au Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC). Une association de managers qui prônent des règles encore plus sévères dans la lutte anti-dopage. Un symbole que la formation britannique pourrait à terme adopter. «A la dernière réunion, ils étaient là, révèle Roger Legeay, le patron du MPCC. C’est Dave Brailsford qui est venu. Je pense qu’il est en train de réfléchir à ça. Il est très à l’écoute, il est d’accord avec tout ce que l’on fait.» Alors que onze équipes sont déjà engagées, les têtes qui sont tombées chez Sky devraient leur permettre de prendre le train en route. «Toutes les décisions qui vont dans ce sens sont bonnes. Au MPCC, on fait ça depuis cinq ans, modestement. C’est ce que les équipes auraient dû faire depuis tout le temps», conclut Roger Legeay.