Tour de France 2013: Malgré Armstrong, le peloton veut croire en une nouvelle ère
CYCLISME•L'Américain était le sujet central de la présentation de la Grande boucle 2013...Antoine Maes
Le plus grand exploit du Tour de France 2013 a peut être déjà eu lieu. Avant même les premiers coups de pédale, ASO, l’organisateur de la Grande boucle, a réussi à vendre la 100e édition de son bijou sans jamais citer une seule fois le nom de Lance Armstrong. Il y a une semaine, l’Américain était encore l’homme aux sept titres. Au Palais des congrès, on l’a à peine entraperçu au milieu d’un océan de vidéo d’archives. Un quart de seconde furtif, où on le voit enjamber un fossé, sa machine sur l’épaule, après un virage raté sur le Tour 2003.
Deux jours après la décision de l’UCI, qui a fait du Texan le plus grand tricheur à vélo de l’histoire, Christian Prudhomme n’a pas daigné ne serait-ce que citer le patronyme du Postier le plus détesté de l’histoire. Mais le début de son discours lui était tout de même entièrement dédié: «L’engagement dans la lutte contre le dopage, nous le devons au peuple du Tour». «Le Tour sera plus fort que la triche. L’ennemi ce n’est pas le cyclisme».
Brice Feuillu : «Il y a 50 ans, il y avait peut être 80% du peloton qui se dopait»
Un discours auquel veut croire l’ensemble du peloton. Même ceux qui ont trempé dans le système Armstrong puis se sont résolus à le dénoncer à l’Usada, comme Jonathan Vaughters. Le «plus jamais ça», le directeur sportif de la Garmin y croit, cette fois. «Il y a une très grande différence entre ça et par exemple, le scandale Festina. C’était un flagrant délit, ça s’est passé en pleine course. Alors que là, on parle d’une affaire qui a eu lieu il y a dix ans. Ce qui montre que le plus grand scandale actuel du dopage a affaire avec le passé, et pas le présent».
Le présent, pour les coureurs, est mieux que le passé. Et surement un peu moins bien que l’avenir. «Il y a 50 ans, il y avait peut être 80% du peloton qui se dopait, remarque le Français Brice Feuillu. Et c’était peut être normal, naturel. Maintenant non, ça va dans le bon sens. Et dans 10 ans, peut être que ça sera beaucoup mieux, j’en suis persuadé même». Au point que Christian Prudhomme ne sera peut être plus obligé de s’interdire de prononcer le nom des anciennes légendes.