Dopage: Et maintenant, quelles suites dans l'affaire Armstrong?
CYCLISME•Après la publication du rapport de l'agence américaine qui accable l'Américain...R.S.
1.000 pages pour détruire un mythe. Le rapport de l’agence américaine dévoilé mercredi soir sur Lance Armstrong apporte les preuves de la culpabilité de l’ex-coureur texan, présenté jusque là comme l'homme qui s'était relevé d’un cancer pour gagner sept Tours de France. Oui, mais il était dopé. Une nuance qui risque d’avoir de lourdes conséquences sur l’avenir de l’ancien coureur. Mais aussi la face du cyclisme.
Gardera-t-il ses 7 Tours de France? Tout dépend des conclusions de l’UCI. La fédération internationale de cyclisme a reçu le rapport de l’agence américaine et assure qu’elle fournira «une réponse dans les meilleurs délais» pour «ne pas retarder cette affaire plus que nécessaire.» L’instance dirigée par Pat McQuaid «examinera toutes les informations reçues afin de considérer les questions d’appel, de reconnaissance, de compétence et de prescription, dans le délai d’appel de 21 jours, requis par le code mondial antidopage.» A l’issue de ce processus, elle pourrait donc retirer à Armstrong ses sept victoires dans le Tour de France. Même temporisation du côté de la direction du Tour, qui attend les conclusions de l'UCI pour émettre un avis sur le sujet.
Devra-t-il rembourser ses primes? A 400.000 euros la victoire dans le Tour de France (du moins entre 2003 et 2005), l’Américain a empoché un pactole avoisinant les 3 millions d’euros en primes sur le Tour. La FFC, qui distribue les gainns, a déjà demandé le remboursement de ces primes de victoires, même s’il est de coutume de les partager entre coéquipiers à l’arrivée à Paris. Côté sponsors (dont Nike, Subaru, Trek, Oakley, Anheuser-Busch), Armstrong a toujours été soutenu, y compris depuis sa retraite à travers la fondation Livestrong. Tant que la culpabilité du coureur n’était pas officiellement reconnue, ceux-ci assuraient vouloir rester à ses côtés. La situation pourrait donc vite évoluer.
Qui le soutient encore? Pour beaucoup de fans, le rapport de l’Usada ne suffit pas. Dans un sondage sur le site du Washington Post, une majorité considère toujours LA comme innocent (à 57%). Dans cyclisme, l’Américain compte aussi de nombreux soutiens dont des coureurs qui ne retiennent de lui que l’image d’une «légende du sport», comme le dit le coureur Sky Alex Dowsett, en dépit des témoignages à charges. «C’est facile de pointer du doigt sur toutes les mauvaises choses, mais il a fait beaucoup de bonnes choses comme sa fondation contre e cancer. Quand je l’ai rencontré, il était sympa avec moi.» Autres cris du cœur sur Twitter, ceux de Riccardo Ricco et… Joey Barton.
La justice américaine peut-elle le poursuivre? Radié du cyclisme professionnel par la justice sportive et la décision de l’Usada, LA risque aussi gros devant la justice civile s’il est prouvé qu’il a menti sous serment. Le rapport de l’agence américaine est pourtant clair. Le Texan avait affirmé sous serment que le docteur Ferrari ne lui a jamais prescrit de produits dopants, qu'il n'a jamais violé les règles de l'UCI sur le Tour et que Tyler Hamilton ne s'est jamais dopé quand il était dans son équipe.