Salon de l’agriculture 2024 : C’est quoi le « salon à la ferme », la « contre-soirée » de la Confédération paysanne ?
DEUX SALLES, DEUX AMBIANCES•Pour sa quatrième édition, le « salon à la ferme » a pris comme thème « la souveraineté alimentaire »Elise Martin
L'essentiel
- La Confédération paysanne organise depuis quatre ans le « salon à la ferme » en amont du salon de l’agriculture à Paris. Le premier évènement a été lancé après l’annulation du Salon de Paris en raison du Covid-19.
- Pour l’édition 2024, le thème choisi est « la défense de l’agriculture paysanne pour construire la souveraineté alimentaire ».
- La Confédération paysanne voit cet évènement comme « un outil parmi d’autres » pour faire avancer ses idées, et pas comme une mise en concurrence avec le Salon de Paris auquel elle sera aussi très présente, notamment à travers des actions.
En amont du salon de l’agriculture qui commence ce samedi, la Confédération paysanne a lancé la semaine dernière sa quatrième édition du « salon à la ferme », qui prend le contre-pied de l’événement annuel majeur du monde agricole. Origine, programme et revendications… 20 Minutes fait le point sur cette « contre-soirée » des agriculteurs.
Comment l’événement « salon à la ferme » a-t-il été créé ?
Si tu ne peux pas venir au salon de l’agriculture, c’est le salon de l’agriculture qui ira à toi… La première édition a été lancée après l’annulation du grand raout agricole à Paris lors de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19. « On s’est dit que c’était le moment de faire un événement qui ressemble davantage à l’agriculture sur le terrain et de le faire de façon massive, partout en France », explique Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne.
L’événement a été reconduit les années suivantes malgré le retour du salon de l’agriculture face au « succès » qu’il a reçu. Depuis, il se déroule en amont de l’événement parisien.
Quand, où et pourquoi ?
Pour sa quatrième édition, l’événement a débuté le 15 février et se termine le 25. Plus de 150 fermes situées dans 70 départements participent en ouvrant les portes de leur exploitation au public pour des manifestations « diverses et variées ». « Il y a des visites de fermes, des marchés de producteurs, des projections de films, des repas paysans, des randonnées-vélo », énumère la porte-parole du syndicat en soulignant que le programme est à retrouver en détail sur le site de la Confédération paysanne.
Installation des agriculteurs, travail sur le foncier… Chaque année, une thématique est choisie comme « fil rouge » de l’événement. « Pour l’édition 2024, on a axé sur la défense de l’agriculture paysanne pour bâtir la souveraineté alimentaire », poursuit Laurence Marandola. Elle rappelle ainsi : « Il n’y a pas de souveraineté alimentaire possible si on continue de mettre les gens en concurrence les uns contre les autres. Elle n’est pas possible non plus si on poursuit l’accaparement et l’artificialisation des terres. Et pour arriver à un tel objectif, il faut être capable de produire une alimentation au niveau régional et national. Il faut donc remettre un peu partout des paysans sur tout le territoire. »
Un « contre-salon » de l’agriculture ?
Si certains agriculteurs bouderont le salon de l’agriculture et se concentreront sur cet événement, ce n’est pas l’objectif de la Confédération paysanne. « C’est un outil parmi bien d’autres pour faire entendre nos revendications, essayer de faire avancer nos propositions et défendre les paysans », confie Laurence Marandola. Elle ajoute : « Grâce à cette semaine de ''portes ouvertes'', on démontre que des alternatives concrètes existent et fonctionnent en agriculture paysanne et peuvent être ainsi massifiées. Et ça, ça parle très bien aux élus locaux qui se déplacent et viennent voir ce qu’il se passe. »
Notre dossier sur la colère agricoleLa porte-parole précise que ce n’est pas « une mise en concurrence » avec l’événement qui se déroule à Paris. « On est présent à travers tous ces salons à la ferme mais on sera aussi très présent au Salon à partir de samedi », pointe-t-elle, soulignant qu’il y aura des actions « avant, pendant et après ».
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