Réforme des retraites : Sophie Binet compte sur la mobilisation du 6 juin car « rien n’est écrit d’avance »
OPPOSITION•L’intersyndicale appelle à manifester le 6 juin et les députés doivent procéder à un vote sur les retraites deux jours après20 Minutes avec AFP
Deux jours de la semaine qui s’ouvre sont entourés en rouge dans les agendas des opposants au texte du gouvernement sur les retraites : ceux de mardi et jeudi. « Rien n’est écrit d’avance » concernant la réforme et tout dépendra « du niveau de la mobilisation » lors de la prochaine journée d’action mardi, ainsi que « du vote le 8 juin » à l’Assemblée nationale, juge en effet la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, dans une interview au Journal du dimanche.
« Jusqu’ici, on a déjoué tous les pronostics. Cela fait six mois que l’intersyndicale est mobilisée, c’est énorme. Les suites dépendront du niveau de la mobilisation mardi et du vote le 8 juin. J’appelle donc tout le monde à descendre dans la rue », exhorte Sophie Binet, à deux jours de la 14e journée d’action à l’appel de l’intersyndicale.
« On a gagné la bataille des consciences »
« Nous avons marqué des points cruciaux : on a gagné la bataille des consciences, remis le syndicalisme au centre et fait perdre à Emmanuel Macron toute majorité sociale et politique. Et, oui, je le confirme : il est encore temps qu’il retrouve la raison et renonce à cette réforme », assure-t-elle.
Mais si les amendements des oppositions pour réintroduire l’abrogation du report de l’âge légal à 64 ans sont rejetés en vertu de l’article 40 de la Constitution, vidant de sa substance le vote de la proposition de loi Liot le 8 juin, « ce sera un pur scandale démocratique », avertit la responsable syndicale. « C’est inédit et cela créerait un lourd précédent », insiste-t-elle, se disant « très inquiète de la montée de l’extrême droite ». « Si elle arrive au pouvoir demain, ces manœuvres autoritaires pourront faire école ».
NOTRE DOSSIER SUR LA REFORME DES RETRAITESInterrogée sur les propos d’Emmanuel Macron qui a recadré la Première ministre pour avoir qualifié le RN d' « héritier de Pétain », elle juge que « c’est extrêmement choquant ». « Cela confirme qu’Emmanuel Macron fait la courte échelle à l’extrême droite alors qu’il a été élu pour lui faire barrage. Le RN n’a jamais été aussi élevé que depuis son accession au pouvoir. Il porte une responsabilité écrasante ».
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