Vous voilà prêt, plus rien ne vous arrêtera : vous allez adresser un e-mail au patron pour balancer un collègue : « Monsieur le Directeur, je dois vous signaler que Robert Melonveau n’est pas très compétant ». Monsieur le Directeur vous a répondu de façon laconique : « Vous non plus, de toute évidence ». Mais pourquoi ? Qu’avez-vous donc fait ? C’est simple, vous avez écrit « compétant » au lieu de « compétent ». Explications.

De l’adjectif qualificatif « compétent »

Être compétent, c’est faire preuve de compétence, ni plus ni moins. Or, « compétence » s’écrit avec un « e ». Vous disposez donc là d’un moyen simple de vous en souvenir une fois pour toutes.

Du participe présent « compétant »

D’ici à croire que l’orthographe « compétant » n’existe pas, il n’y a qu’un pas… que nous nous garderons bien de franchir : « compétant » est le participe présent du verbe « compéter ».

C’est quoi, « compéter » ?

Si vous n’avez jamais entendu ce verbe, c’est normal : non seulement il est réservé au domaine du droit, mais selon l’Académie française, il est « vieilli », c’est-à-dire archaïque. Toujours est-il que les Immortels lui donnent ces deux définitions :

• Appartenir en vertu de certains droits (exemple : « ce qui lui peut compéter et appartenir dans la succession de son père »).
• Être de la compétence de (exemple : cette affaire ne compète point à tel tribunal.)

On parlera donc d’une « affaire compétant au tribunal civil » ou d’un « bien compétant à l’héritier ». Autant dire que vous avez peu de chance d’employer ce terme.