Si vous vous êtes déjà fait gronder parce que vous employiez la locution « par contre », sachez que vous avez été victime d’une injustice. Certes, cette expression a fait l’objet d’une longue polémique parmi les grammairiens, mais après avoir été bannie du bon usage, elle a été réhabilitée.

Une locution ancienne

« Par contre » ne date pas d’hier : l’expression est attestée dès le XVIe siècle. Autant dire qu’elle a eu le temps de s’ancrer dans le langage courant. Pourquoi, alors, a-t-elle été si longtemps contestée ?

La faute à Voltaire

Si « par contre » est tombée par terre, c’est la faute à Voltaire. En 1737, le philosophe dénonça cette expression… sur une lubie. Malgré l’absence d’une argumentation solide, l’auteur avait assez d’autorité pour être suivi : l’Académie française lui embraya le pas et « par contre » devint le mouton noir des grammairiens… sans disparaître du langage courant.

La réhabilitation

Il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis et, c’est bien connu, les Français sont des gens intelligents : en 1988, les Immortels finissent par admettre « par contre ». Il faut dire que la locution avait été défendue corps et âme par l’illustre grammairien Maurice Grevisse et employée par de nombreux grands auteurs… dont plusieurs dizaines d’Académiciens.

« En revanche » demeure plus soutenu

Si vous voulez briller en société, il reste prudent de préférer « en revanche » à « par contre », mais ne laissez plus personne vous taper sur les doigts si vous employez la seconde expression plutôt que la première.