Qu’est-ce qu’une allégorie ?

Si le mot « allégorie » vous dit quelque chose, c’est peut-être dans vos souvenirs de lycée qu’il faut farfouiller : votre professeur de philosophie vous a sans doute conté la fameuse allégorie de la caverne de Platon. Si ce récit est ainsi qualifié, c’est qu’il expose, en termes imagés, certains aspects métaphysiques de la condition humaine et de notre rapport à la connaissance.

D’Athènes à Rome à Paris…

« Allégorie » a évolué à partir du latin « allegoria », un terme dérivé du grec ancien « allêgorein », que l’on peut simplement traduire par « parler par images ». Mais ce mot cher aux philosophes ne se réfère évidemment ni au Pictionary ni aux ombres chinoises : il s’agit bien d’images au sens de métaphores.

L’image et le récit

L’allégorie ne se contente donc pas de jongler avec les métaphores pour faire joli. Elle s’en empare pour tisser un récit et délivrer un message. Plus proche de nous que Platon, un autre grand homme de lettres a usé et abusé des allégories. Il s’agit de Jean de la Fontaine : ses créatures et leurs aventures sont autant d’allégories des personnalités de son temps et de leurs intrigues de cour. De même, George Orwell s’est aussi servi des bêtes pour son allégorie du communisme soviétique, La Ferme des animaux.

L’allégorie poétique

Figure de style à part entière, l’allégorie s’est aussi infiltrée chez les poètes : Baudelaire, Hugo, de Vigny ou Verlaine en ont semé un peu partout à travers leur œuvre. En ce cas, elle consiste surtout à donner une dimension psychologique à un concept autrement abstrait, ou à personnifier un élément tiré de la nature.