C’est une sorte d’instinct qu’on a tous, mais qu’on a du mal à expliquer : celui de faire suivre « après que » d’un verbe au subjonctif. Tout courant qu’il soit et même s’il sonne bien à l’oreille, cet usage est fautif. Voyons ici pourquoi.

Le subjonctif en tort

« Il jouera après qu’il ait terminé ses devoirs de grammaire » : voilà un papa ou une maman… qui ferait bien de faire les siens, de devoirs de grammaire… En effet, « après que » signifie qu’une chose a déjà été accomplie. Or, le subjonctif évoque une idée hypothétique. Pas question, ici, d’éventualité : on ne va jouer que lorsque les devoirs ont été terminés. Il conviendrait donc de dire « il jouera après qu’il aura terminé ses devoirs ».

Le riche panel de l’indicatif

Contrairement au subjonctif et à ses hypothèses, l’indicatif évoque ce qui est ancré dans le réel. Ainsi, « après que » doit être suivi d’un temps à l’indicatif, ce qui vous laisse pas mal de possibilités selon le contexte :

• Après qu’il aura terminé ses devoirs, il jouera (futur simple).
• Nous avons commencé de marcher après que la cloche a sonné (passé composé).
• Après qu’il se fut énervé, nous nous sommes mis au pas (passé antérieur).

D’où vient la confusion ?

Très probablement du fait que nous avons l’habitude d’employer le subjonctif avec « avant que », qui, lui, précède une hypothèse ou une incertitude :

• Avant qu’il n’aille à l’école, il faut déjà qu’il apprenne à parler.
• Dépêche-toi avant qu’il ne fasse nuit.
• Profite de la vie avant qu’il soit trop tard.