On vous l’a peut-être déjà reproché : il ne faut pas employer « du coup » au sens de « de ce fait ». Pourtant, cette tournure est si fréquente qu’elle vous semble tout à fait normale : son usage est-il vraiment une faute de goût, voire de langue ? La réponse est oui, mais tout dépend surtout du contexte dans lequel vous l’utilisez.

« Du coup » au sens propre

Selon l’Académie française, la locution adverbiale « du coup » a, au départ, un sens proprement… propre. Les Immortels nous livrent un exemple : « Un poing le frappa et il tomba assommé du coup ». Ici, « du coup » = « par le coup » : c’est le coup qui assomme. Mais à l’usage, « du coup » s’est peu à peu déplacé dans la phrase. Aujourd’hui, on dirait « un poing l’a frappé, du coup, il est tombé assommé ».

Le glissement vers le sens figuré

Au sens moderne, on comprend : « un poing l’a frappé et, de ce fait, il est tombé assommé ». C’est ainsi que peu à peu, « par le coup » est devenu synonyme de « par conséquent », et c’est surtout de cette manière que l’on emploie l’expression au XXIe siècle. Cette « valeur consécutive » est pourtant contestée par les grammairiens de tous bords, qui considèrent qu’il s’agit d’un abus de langage.

Du coup, on fait quoi ?

Évitez de remplacer « de ce fait » ou « par conséquent » par « du coup » dans un contexte formel : dissertation, discours, entretien d’embauche, etc. Cela dit, comme souvent, force est de constater que la règle refuse de se plier à un usage incontestablement dominant. Si vous aimez dire « du coup » dans la vie courante, ne vous mettez pas martel en tête : tout le monde le fait et continuera de le faire.