« Auteure » et « autrice » : Quelles différences ?
Français•Une auteure, une autrice, voire une auteuse ? Que faut-il dire et, surtout, que peut-on dire ? On fait le tour du problème avec vousFrédéric Henry pour 20 Minutes
L'essentiel
- «Auteure » et « autrice » sont également acceptables.
- « Autrice » est toutefois préféré par l’Académie française.
- « Auteuse » est, par contre, un barbarisme.
Faut-il encore rappeler que certains postes et professions, généralement d’élite et réservés aux hommes, n’ont longtemps existé qu’au masculin ? C’est le cas des docteurs, des professeurs, des députés, des ministres, des chefs, des écrivains et des auteurs entre autres. La nuance entre « écrivain » et « auteur » sera pour un autre article, mais toujours est-il qu’en 2019 (mieux vaut tard que jamais), l’Académie française a finalement consenti à féminiser tout cela.
Pourquoi « auteuse » est impossible ?
Les noms en « eur » ne se féminisent en « euse » que lorsqu’ils sont dérivés d’un verbe. Par exemple :
- Chanter = chanteur = chanteuse.
- Vendre = vendeur = vendeuse.
- Coiffer = coiffeur = coiffeuse.
Comme on n’a jamais vu personne « auter », il n’y a donc rien de tel qu’une « auteuse ».
Pourquoi « autrice » est plus logique ?
Lorsqu’ils ne découlent pas directement d’un verbe, les noms en « eur » prennent habituellement le féminin « trice » (à quelques exceptions, comme « docteur » et « doctoresse ») :
- Un acteur = une actrice.
- Un instituteur = une institutrice.
- Un lecteur = une lectrice.
Il est donc logique de penser qu’une autrice s’adresse à ses lectrices.
NOTRE DOSSIER LANGUE FRANÇAISEPourquoi « auteure » est accepté aussi ?
Le Canada étant souvent plus progressiste que l’Hexagone et le québécois ayant ses particularités, le féminin « auteure » est un néologisme recommandé outre-Atlantique depuis les années 1970. Cet usage, peut-être plus mélodique que le crissant « autrice », a fini par s’imposer en France. C’est la raison pour laquelle les Immortels ont préféré ne pas l’interdire, admettant (une fois n’est pas coutume), qu’un usage dominant a valeur d’authenticité. « Auteure » ou « autrice », le choix vous appartient donc.
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