Vous êtes bien gentil, mais savez-vous épeler « gentiment » ? C’est la question que l’on pourrait poser aux internautes qui écorchent sans vergogne ce pauvre adverbe, l’écrivant « gentillement », voire « gentiement ». Voyons ensemble ce qu’il en est.

Un adverbe ambivalent

Arrêtons-nous d’abord un instant sur le sens de « gentiment ».

En général, il signifie simplement « avec gentillesse » :

• « Je l’ai gentiment caressé sur la joue. »

Il est toutefois très courant de l’employer de façon ironique (donc, pour dire « méchamment ») :

• « Le videur l’a gentiment jeté hors du bar. »

Un autre usage commun est synonyme de « docilement » :

• « Les enfants se sont gentiment mis en rang. »

Un usage un peu démodé est également synonyme de « joliment » ou « délicatement » :

• « Cette table est fort gentiment arrangée. »

Et l’orthographe, dans tout ça ?

On va vous le dire gentiment, mais fermement : la seule orthographe possible est celle que nous venons d’employer.

Certes, il fut un temps où « gentillement » était la forme correcte du mot, mais cet usage est révolu de longue date. Il semble avoir plus ou moins disparu au XIIe siècle, de même que ses variantes « gentilement » et « gentieument ». Certains auteurs ont persisté à écrire « gentillement » jusqu’au XIXe siècle, mais la modernité a finalement eu raison de cette pratique.

Quant à ceux qui écrivent « gentiement », ils n’ont même pas un archaïsme derrière lequel se cacher : cette orthographe fantaisiste n’a jamais existé.

Vous voilà gentiment avertis !