Vos enfants font des choses « en scred » et vous aimeriez bien savoir de quoi ils parlent ? De quelque chose qu’ils ne veulent pas que vous sachiez, justement. On décrypte pour vous ce terme verlan qui n’est, d’ailleurs, pas si neuf.

Une expression des générations X et Y

On ne cesse de nous assommer avec le parler des milléniaux, mais pour une fois, voilà un terme qu’ils ont repris à leurs parents. Pour en avoir la preuve, il suffit de remonter presque 30 ans en arrière. En 1995, dans le 18e arrondissement de Paris, naît un groupe de rap mythique : La Scred Connexion. Et pour ces poètes de la rue, « scred » a déjà son sens actuel : c’est juste le verlan d’un mot très courant : « discret ». Au départ, « discret » est devenu « scrédi », avant de perdre sa voyelle finale.

Cachotteries et fourberies

Ici, « discret » évoque la dissimulation davantage que la discrétion. Faire quelque chose « en scred », c’est le faire dans une certaine illégitimité, ou en tout cas avec la volonté de ne pas se faire prendre :

• « Il a envoyé un texto à une fille en scred » = il a sans doute une petite amie jalouse.
• « Mon frère est sorti en scred » = ses parents l’avaient probablement confiné dans sa chambre.
• « J’ai avalé des chips en scred » = une promesse de régime non tenue, peut-être ?

Des générations de synonymes

Au XIXe siècle, on agissait « en louchébem ». Les baby boomers, eux, faisaient les choses « en douce ». Dans les années 1980, c’était plutôt « discrétos ». La génération Y a retourné la situation… ou plutôt le terme « en douce », pour faire ses trafics « en loucedé ». Bref : de tout temps, on a voulu cacher des trucs à ses proches…