Définition : D’où vient l’expression « menu fretin » ?
Français•Vous connaissez l’expression, mais connaissez-vous son origine ? Au menu de cet article, la définition et l’étymologie du « menu fretin »Frédéric Henry pour 20 Minutes
L'essentiel
- Le « menu fretin », ce sont les petits poissons rejetés par les pêcheurs.
- La locution caractérise aussi une personne de moindre importance.
- Deux étymologies ont été proposées par les linguistes.
«Celui-là, c’est du menu fretin. » Voilà une manière peu flatteuse de parler de quelqu’un et l’expression a d’ailleurs été popularisée par les polars : les détectives s’en servent souvent pour désigner les petits criminels, par opposition aux caïds qui les dirigent. Mais d’où vient donc cette locution ?
Une expression chère aux pêcheurs
Du temps de Voltaire, le fretin s’appliquait à toute chose négligeable, mais c’est dans le monde de la pêche que le terme « menu fretin » s’est répandu. Il s’agit des minuscules poissons qui se retrouvent par accident dans les filets ou qui, de temps à autre, mordent à l’hameçon. Impropres à la consommation, car trop petits pour être dépecés et cuisinés, ils ont souvent la chance d’être rejetés à l’eau. Comme quoi, être rikiki a parfois des avantages… Par extension, la locution a fini par désigner tout individu ayant peu d’importance ou de valeur au sein du groupe auquel il appartient.
Une étymologie incertaine
Concernant « menu », les choses sont claires : ce synonyme de « petit » provient du latin « minutus », auquel on doit aussi « minuscule » et « miniature ».
C’est avec le « fretin » que les choses se compliquent. En effet, deux hypothèses sont en concurrence.
La première est que « fretin » descend du vieux français « fret » (ou « frait »), qui signifiait « débris » et aurait évolué à partir du latin « frangere » (« briser »).
L’alternative viendrait de Bourgogne. La « fretaille » y aurait désigné les choses de peu de valeur. Ce mot remonterait aussi au latin, mais cette fois-ci à partir de « fretonus », une petite monnaie qui représentait le quart d’un denier.
Dans un cas comme dans l’autre, on comprend sans mal comment le terme a fini par s’appliquer aux poissons négligés par les pêcheurs.
À lire aussi