darkPourquoi certains sont fans de l’ambiance flippante d’Halloween ?

Halloween 2023 : « Rire de la mort est une catharsis »… Ils nous expliquent pourquoi ils aiment cette sombre fête

darkQue ce soit pour changer du quotidien, rire de la mort ou retrouver ses peurs d’enfant, des lecteurs de « 20 Minutes » nous expliquent pourquoi ils aiment l’ambiance un peu chelou d’Halloween
Lise Abou Mansour

Lise Abou Mansour

L'essentiel

  • Si certains ne jurent que par Noël ou Pâques, eux n’attendent qu’une seule chose chaque année : Halloween.
  • Plusieurs lectrices et lecteurs ayant répondu à notre appel à témoignages aiment avant tout cet événement pour son ambiance obscure.
  • « 20 Minutes » a cherché à comprendre pourquoi.

Si certains ne jurent que par Noël ou Pâques, eux n’attendent qu’une seule chose chaque année : Halloween. Mais cette fête popularisée aux Etats-Unis, connue pour son « un bonbon ou un sort ? », ne fait pas seulement des adeptes parmi les gourmands. Plusieurs lecteurs ayant répondu à notre appel à témoignages l’aiment avant tout pour son ambiance obscure. « Avec la pluie et le temps gris de cette période, c’est un moment privilégié pour être dans une atmosphère plus sombre que d’habitude », explique Romain, 32 ans. Afin de se mettre dans l’ambiance, le trentenaire profite de chaque 31 octobre pour regarder des films d’horreur, lire des auteurs comme Edgar Allan Poe ou se déguiser.

« Cette fête particulière me permet de faire ressortir au grand jour ma passion pour l’horreur et les frissons », témoigne Macha, 31 ans. Une passion partagée par Romain. « Halloween me permet de ressentir quelque chose de dérangeant, d’étrange. J’adore exprimer cela en laissant libre cours à mon imagination, en décorant, en me déguisant, en faisant la fête, pour créer une parenthèse de communion avec nos semblables mortels, le temps d’une soirée. » Comment expliquer cette passion pour le morbide ? « Il n’y a pas davantage de raisons d’aimer Noël que d’aimer Halloween, rappelle d’emblée Nicolas Neveux, psychiatre. Il n’y a pas de choses qu’il est normal d’aimer et d’autres qu’il est anormal d’apprécier. »

Se replonger dans son psychisme d’enfant

Pour certains, fêter Halloween, c’est avant tout retrouver ses peurs d’enfant. « Lorsque j’étais adolescent, avec mes amis, à la nuit tombée, nous enfilions nos plus horrifiques costumes, se remémore Cédric, 45 ans. Tous les éléments de peur d’adolescents étaient réunis avec l’obscurité, notre accoutrement et les cris. » Le quadragénaire continue à se déguiser tous les 31 octobre.

Et comme le rappelle Nicolas Neveux, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise émotion. « La peur est une émotion qu’on n’aime statiquement pas, mais des personnes vont prendre du plaisir à la ressentir. Elles peuvent aussi tirer du plaisir en sentant qu’elles sont capables d’affronter et de surmonter le danger. » Il faut dire que la peur n’est plus vraiment la même une fois devenu adulte… « Ils savent qu’ils gardent le contrôle, qu’ils sont dans un cadre précis et qu’ils ne sont pas vraiment en danger », analyse le psychiatre.

Changer de la normalité quotidienne

Nao, 29 ans, fait partie de ceux qui préfèrent Halloween à Noël. « Avec Halloween, on est plus libre. Il y a une atmosphère de l’ordre de la décadence avec des choses crades, drôles et effrayantes. » Pour lui, cette fête permet « de se libérer du monde où tout est sérieux, propre et carré, de changer de l’atmosphère quotidienne. C’est la seule fête où tout n’est pas que lumières et couleurs joyeuses. »

Autre avantage, selon le jeune homme : contrairement aux fêtes de fin d’année, il n’est pas mal vu de rester tranquillement chez soi le 31 octobre, sous un plaid, à grignoter devant un film d’horreur. Une fête moins conventionnelle, donc.

Rire de la mort

Enfin, dernière raison, mais pas des moindres : dédramatiser la mort. « Rire de la mort me semble être une bonne catharsis, considère Jules, 32 ans. De nombreux membres de ma famille sont décédés et j’aime l’idée de pouvoir rire de ces chagrins et de fêter la mort dans la bonne ambiance. » Un fonctionnement qui s’explique psychologiquement, selon Nicolas Neveux. « Le fait de tourner en dérision une chose pour en retirer sa solennité permet d’être davantage capable de gérer un problème qui générait des émotions difficiles. »

D’après le psychiatre, faire en sorte de ressentir volontairement de la peur serait aussi une manière de prendre conscience du fait que l’on est vivant. Alors retrouvez votre déguisement de squelette, badigeonnez-vous de faux sang, ressortez vos vieux DVD de films d’horreur et… vivez !