social« Trahis » par EDF, les syndicats de Cordemais veulent voir leur patron

Loire-Atlantique : Après l’arrêt annoncé de la centrale de Cordemais, les syndicats exigent de voir le patron d’EDF

socialEDF a annoncé son intention d’abandonner le projet Ecocombust visant à convertir à la biomasse la centrale de Cordemais, vouée donc à la fermeture à l’horizon 2027
Cordemais est la dernière centrale à charbon de France avec celle de Saint-Avold (Moselle).
Cordemais est la dernière centrale à charbon de France avec celle de Saint-Avold (Moselle).  - F. Elsner / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le coup de massue est tombé mardi pour les 350 salariés de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique). Comme cela était redouté, EDF a annoncé son intention d’abandonner le projet Ecocombust visant à convertir à la biomasse la centrale de Cordemais, vouée donc à la fermeture à l’horizon 2027. En réponse, les syndicats vont déposer dans les prochaines heures un préavis de grève qui couvrira toute la période hivernale.

Ils exigent aussi que Luc Rémont, le PDG d’EDF, vienne « s’expliquer » sur le site. « Nous n’acceptons pas que la parole présidentielle ne soit pas entendue et nous exigeons que notre directeur vienne s’expliquer devant nos agents », a déclaré Fabien Deschamps, délégué CGT à l’issue d’une assemblée générale organisée ce mercredi matin.

Le PDG d’EDF « a trahi ses engagements »

En parallèle, les salariés ont décidé de poursuivre les essais de requalification du site permettant à la centrale de continuer à fonctionner tout en respectant des normes environnementales. « On veut montrer qu’on sait faire le travail », a expliqué Sébastien Bellomo, représentant CGT, regrettant que le PDG d’EDF ait « trahi ses engagements ».

Alors qu’un projet de construction de tuyaux pour les réacteurs EPR 2 via Framatone a été annoncé pour maintenir une activité et des emplois sur le site, les syndicats se montrent très circonspects sur cette perspective. « On ne peut pas refuser 200 emplois à terme sur le bassin nazairien mais ce projet-là n’était pas prévu chez nous et n’est pas du tout préparé, a ajouté Sébastien Bellomo. Il faut arrêter de nous vendre du rêve et de nous faire croire que tout va bien se passer. »

La fin des deux centrales à charbon de France

Interrogé notamment sur Cordemais lors d’une audition par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Luc Rémont a assuré que le groupe allait « évidemment travailler avec l’ensemble des salariés du site pour l’avenir du site et pour leur avenir personnel ». « Ils auront tous un avenir qui leur sera proposé au sein du groupe EDF, a-t-il poursuivi, saluant la mobilisation de l’ensemble des salariés pour trouver des solutions de pérennité », qui « prouve leur attachement à l’outil de travail et leur souhait de trouver des solutions de décarbonation ».

En septembre 2023, Emmanuel Macron avait annoncé que les dernières centrales à charbon de France, Cordemais et Saint-Avold (Moselle), seraient converties « complètement » à la biomasse (des granulés issus de déchets de bois) « d’ici 2027 ». Au Royaume-Uni, la dernière centrale au charbon fermera fin septembre.