Marseille : Des tas d’ordures à la gare et dans le métro à cause d’une grève
mouvement social•Les agents de propreté sont en grève depuis huit jours, entraînant des tas d’ordure à la gare Saint-Charles et dans les couloirs du métro à Marseille20 Minutes avec AFP
Les déchets s’accumulent à la gare Saint-Charles de Marseille et dans les couloirs du métro, au huitième jour d’une grève des agents de propreté revendiquant des revalorisations salariales et des garanties sur l’emploi.
« On nous appelle les invisibles. Eh bien là, on nous voit », s’est félicité Abdeleza Salmi, agent de propreté au sein du Réseau de Transport Métropolitain (RTM), pointant du doigt les poubelles débordantes et les tas de déchets entre lesquels circulent touristes et habitants de la deuxième ville de France.
Des « décalages » sur les salaires
S’ils ne partagent pas exactement les mêmes revendications, les agents de propreté de ces deux lieux concentrent leurs griefs envers leur employeur commun, la société privée Laser Propreté à qui la SNCF et la RTM sous-traitent le nettoyage.
Les agents de propreté du métro reprochent à Laser Propreté de pratiquer des retenues sur salaires. « Petit à petit, on a commencé à consulter nos fiches de paie, on a constaté qu’il y avait des décalages », a déclaré un gréviste qui préfère garder l’anonymat par peur de représailles. Un autre de ses collègues a affirmé avoir récemment eu son salaire amputé de 250 euros. La société Laser n’était pas joignable.
Inquiétude autour du prochain appel d’offres
De manière générale, tous les grévistes demandent plus de considération pour leur travail « sale », « difficile » et « parfois dangereux ». Leurs collègues travaillant au sein de la gare Saint-Charles s’inquiètent eux pour leurs 31 emplois. Ils craignent que lors du prochain appel d’offres concernant la société de nettoyage, prévu en 2026, la SNCF fasse alors appel à une entreprise qui ne soit pas rattachée à la convention collective de la propreté. La SNCF avait procédé ainsi à la gare d’Aix-en-Provence en 2022.
Interrogé par l’AFP, la SNCF a indiqué qu'« aucune démarche n’a encore été engagée » en ce qui concerne la prochaine attribution du marché, ajoutant que « les règles des marchés publics seront bien entendu strictement respectées ».