RAID: Trente ans d'interventions
DiaporamaAurélie Delaunoy
Jean-Marc Tanguy suit le RAID depuis plus de dix ans. Journaliste spécialisé dans les questions de défense, son blog "Le mamouth" figure parmi les mieux informés de la toile. Il publie ce vendredi, pour les 30 ans de la création du RAID, un livre documenté sur cette unité d'élite de la police nationale. «J'ai toujours pris mes propres photos. Car je n'étais pas toujours accompagné d'un photographe alors que je me retrouvais à des endroits ou des moments très forts en intensité», explique-t-il auprès de 20 Minutes.
Le Raid, 30 ans d'interventions, c'est l'histoire d'un groupe invincible composé d'hommes qui se définissent en «Français comme les autres».
Réalisation: Aurélie Delaunoy, William Molinié
Jean-Marc Tanguy suit le RAID depuis plus de dix ans. Journaliste spécialisé dans les questions de défense, son blog "Le mamouth" figure parmi les mieux informés de la toile. Il publie ce vendredi, pour les 30 ans de la création du RAID, un livre documenté sur cette unité d'élite de la police nationale. «J'ai toujours pris mes propres photos. Car je n'étais pas toujours accompagné d'un photographe alors que je me retrouvais à des endroits ou des moments très forts en intensité», explique-t-il auprès de 20 Minutes.
Le Raid, 30 ans d'interventions, c'est l'histoire d'un groupe invincible composé d'hommes qui se définissent en «Français comme les autres».
Réalisation: Aurélie Delaunoy, William Molinié
C'est autour d'une table dans un bistro à deux pas de la Place Beauvau que l'idée du RAID a germé dans l'esprit des autorités il y a trente ans. Ce jour-là, des membres du cabinet du ministre de l'Intérieur échangent avec des grands flics comme Robert Broussard, tombeur de Jacques Mesrine, quelques années plus tôt.
Tous constatent que la police nationale n'est pas dotée de service d'intervention à l'image du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), créé en 1974.
La devise du RAID? «Servir sans faillir.» A l'époque de sa création, Robert Broussard parvient à convaincre Pierre Joxe, le ministre de l'Intérieur de François Mitterrand, de se lancer dans l'aventure.
Au départ, l'objectif est d'en faire un «laboratoire» de la police en dotant l'unité d'un matériel de pointe. Ici, un hélicoptère Puma du 6e régiment d'hélicoptères de combat (RHC) stationné en permanence devant le casernement du RAID à Bièvres (Essonne).
Cette Alouette III de la préfecture de police était la dernière de ce type utilisée par la sécurité civile. Elle fut utilisée contre le groupe armé AZF.
Le RAID s'est appuyé sur les atouts de cet hélicoptère dont le principal était la boule optronique qui pouvait transmettre en direct une image, certes de qualité assez faible, mais qui pouvait permettre de préparer les interventions et de les suivre en direct.
La mitrailleuse tenue par le commando du RAID est une MG3 allemande. Elle fut longtemps la seule arme d'appui de l'unité d'élite. Depuis, ils ont reçu des Minimi belges et des fusils Hecate II. La formation, la sélection et les entraînements du RAID sont très intense.
Le groupe et l'individu au service de l'équipe est au coeur de la logique d'intervention. «Le groupe est invincible, mais chacun d'entre nous est vulnérable», disait Ange Mancini, premier chef du RAID.
Preuve de l'implication totale de ces hommes, les chuteurs opérationnels du RAID sont formés avec ceux de l'armée, à Pau, à l'Ecole des troupes aéroportées.
«J'ai eu la chance de pouvoir assister à des opérations réelles. Le grand public retient souvent la prise d'otage. Mais toutes les opérations du RAID, mais celles qui peuvent sembler banales comme un forcené retranché, peuvent déraper», souligne Jean-Marc Tanguy.
Ici, au milieu des années 2000 dans les Yvelines, le RAID arrive à l'issue d'une tentative de braquage d'un supermarché. Ce matin-là, les malfaiteurs avaient déjà déguerpi.
Le véhicule Swatec de Defence Control, société créée par des Français au Texas, a été utilisé pour plusieurs démonstrations. Mais finalement, le RAID n'a pas acheté le véhicule, commandé en quatre exemplaires dès 2001 par le GIGN.
«Le public voit surtout des colosses, des armoires normandes. Certes, ils sont préparé pour le sacrifice ultime. Mais une fois qu'ils tombent la tenue, ils se définissent eux-mêmes comme de simples citoyens», ajoute Jean-Marc Tanguy.
Ici en juin 2004, Christian Lambert, ancien chef du RAID, présentait ses hommes pour la sécurisation des 60 ans du Débarquement de Normandie.
Depuis la création du RAID, trois hommes ont perdu la vie en 30 ans au cours d'interventions. Le nombre d'intervention est d'environ 500 chaque année. Sur cette photo, une colonne d'assaut lors d'un exercice dans un ancien fort de la couronne parisienne.
La principale qualité de ces hommes surentraînés est de s'adapter à toutes les situations et de pouvoir faire face à n'importe quelle menace.
Ici, en 2009, un opérateur est en position d'attente sur un véhicule tactique blindé pourvu d'une échelle d'assaut, lors des journées de la sécurité intérieure à Paris.
Le RAID forme des tireurs de précision. Ils travaillent à deux: un sniper qui manie un Ultima Ratio et un spotter qui oriente son tir.
Ils s'entraînent au centre de tir adapté (CTA) du 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) où des tirs à balles réelles sont possibles. Un centre-ville est reconstitué où les unités d'élite peuvent s'entraîner en conditions réelles.
Parmi les faits d'armes du RAID, la neutralisation d'Amedy Coulibaly en janvier dernier lors de la prise d'otages dans l’hyper-cacher de la Place de Vincennes. Dès le lundi suivant les attaques de Paris, le RAID était à nouveau sollicité pour sécuriser la visite à Paris du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.