Un prêtre va baptiser des enfants Roms menacés d'expulsion près de Lille
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Le père Arthur, prêtre et défenseur des Roms, a décidé de baptiser jeudi après-midi une dizaine d'enfants Roms pour dénoncer l'expulsion prochaine et «sans solution» de trente familles vivant dans un campement près de Lille, a-t-il dit ce mercredi à l'AFP.
«(...) Atterré par la décision des pouvoirs publics d'expulser sans solution trente familles Roms habitant sur le parking de l'école d'architecture sur la commune d'Hellemmes (agglomération lilloise, ndlr), (j'ai) décidé de baptiser publiquement une dizaine d'enfants sur la demande des parents», a déclaré le père Arthur.
«Nous n'avons plus d'autres munitions»
Le prêtre, qui avait rendu à l'été 2010 - en pleine expulsion de Roms - sa médaille du Mérite et souhaité une «crise cardiaque» à Nicolas Sarkozy avant de regretter ses propos, «invite tous les chrétiens et les gens de bonne volonté à participer à cette cérémonie jeudi à 17h sur le parking» où sont installées les familles.
«Nous n'avons plus d'autres munitions» face à cette menace d'expulsion, a déploré le père Arthur. «Si les hommes ne peuvent sauver les enfants, les enfants se confient à Dieu», a-t-il ajouté.
Des associations avaient dénoncé ce mercredi dernier la menace d'expulsion sans solution alternative qui pèse sur ce campement et sur un autre de 150 personnes, rappelant que le président François Hollande avait, lors de la campagne présidentielle, demandé dans une lettre aux associations que «lorsqu'un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées».
2.800 Roms dans l'agglomération lilloise
De son côté, Michel-François Delannoy, premier vice-président de la communauté urbaine de Lille, présidée par Martine Aubry (PS), avait confirmé que la collectivité et l'Etat, propriétaires des terrains, avaient engagé une procédure devant la justice pour que soient démantelés ces campements illicites.
Selon lui, l'agglomération lilloise compte 2.800 Roms, soit «15% de l'ensemble de la population de ces communautés estimées en France».
Le ministère de l'Intérieur Manuel Valls a dit ce mercredi que les expulsions de campements illicites décidées par la justice seraient effectuées «avec fermeté», précisant que les préfets avaient reçu instruction de «mener un travail de concertation préalable».