Virée pour son rôle de cougar dans un clip de rap, la surveillante d'un collège catho saisit les prud'hommes
JUSTICE•Véronique a été licenciée pour «faute grave». Abusivement, selon elle...Vincent Vantighem
«Avant j’kiffais sur les femmes matures / J’les aimais clean, épilées, riches et ridées, privilégiées par la nature / Je suis leur fontaine de jouvence...» Il n’a fallu que quatre minutes et vingt-cinq secondes pour que la vie de Véronique Bonazzola soit «ruinée». Comédienne amatrice, cette quinquagénaire a sauté sur l’occasion quand on lui a proposé d’incarner le rôle d’une «cougar» dans le clip du rappeur niçois Novia.
Une prestation qui n’a pas été du goût de la direction du collège catholique Notre Dame de la Tramontane de Juan-les-Pins (Var) où elle officiait comme assistante d’éducation depuis vingt-et-un ans. Licenciée pour «faute grave», elle a porté l’affaire devant les prud’hommes qui doivent examiner son cas ce jeudi.
Du Champagne sur la poitrine
Contactée par 20 Minutes, la direction de l’établissement scolaire a indiqué n’avoir «aucun commentaire à faire sur cette histoire». Au moment des faits, tout juste avait-elle expliqué dans Nice-Matin, que le clip de rap visé était «incompatible avec la raison morale de l’établissement». Intitulé «Fontaine de jouvence», la chanson raconte, en fait, le quotidien d’un jeune barman attiré par les femmes d’âge mûr.
Entre poses lascives sur un canapé et câlins autour d’un feu de cheminée, le clip trouve son apogée lors d’une scène dans un jacuzzi. Vêtue d’un maillot de bain, Véronique qui incarne l’une des trois «femmes matures» de la chanson, s’asperge alors la poitrine de champagne. «Ce clip a tourné pendant un mois sur les téléphones portables des élèves sans que cela nuise à l’autorité de ma cliente, plaide Pierre Chami, son avocat. J’aimerais bien que l’on m’explique quel trouble cette affaire a créé pour qu’on arrive à la licencier...»
«Mes enfants sont mes premiers fans!»
«Cela devait être perçu comme de la dérision. Mais les gens n’ont retenu que ça, confie-t-elle aujourd’hui. Les gens manquent de discernement. Combien de femmes se pavanent sur la plage de Juan-les-Pins en string ficelle et les seins à l’air?» Aujourd’hui, Véronique assure qu’elle est prête à retrouver son poste au collège si l’audience de conciliation aux prud’hommes le permet.
Sinon, elle n’exclut pas de se lancer dans une carrière artistique. «Je ne suis pas une cougar. Mon mari me soutient depuis dix-sept ans. Mes enfants sont mes premiers fans! Il y a des choses bien plus graves dans la vie...»