SOCIETENantes: En grève de la faim depuis quinze jours contre l'aéroport

Nantes: En grève de la faim depuis quinze jours contre l'aéroport

SOCIETESoutenus par José Bové, deux agriculteurs sont installés en plein centre-ville...
A Nantes, Frédéric Brenon

A Nantes, Frédéric Brenon

L’un a déjà perdu 11 kg, l’autre 12 kg. Installés en plein centre-ville de Nantes, deux agriculteurs de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) opposés au futur aéroport du Grand ouest ont attaqué ce mercredi leur troisième semaine de grève de la faim.

Leur revendication n’a pas changé: obtenir le rééxamen de la déclaration d’utilité publique du projet ou, à défaut, le gel des expropriations de propriétaires jusqu’à ce que l’ensemble des recours juridiques déposés soient jugés. «A ceux qui pensent qu’on va bientôt lâcher, je leur réponds: nous sommes encore debout, nous tiendrons», assure Marcel Thebault, 58 ans.

Soutien de José Bové

«On se sent affaiblis et on souffre du froid, reconnaît Michel Tarin, 64 ans. Mais on est déterminés. Les terres agricoles qui nous nourrissent disparaissent. Il faut arrêter ce projet insensé.» Deux grévistes supplémentaires se sont ajoutés à l’action ce mercredi: une boulangère paysanne de 34 ans et un élu Europe écologie de 63 ans, ex-conseiller général.

En parallèle, les soutiens se multiplient. Dernier en date: José Bové, qui s’apprête à passer la nuit de mercredi à jeudi avec les grévistes. «Personne ne comprend pourquoi ce projet continu alors qu’il y a des solutions alternatives, comme cette contre-enquête qui n’a pas été prise en compte», s’insurge José Bové, quatre grèves de la faim victorieuses à son actif.

Bové en appelle à Hollande et Sarkozy

Le député européen en appelle à François Hollande et Nicolas Sarkozy. «Les deux candidats doivent sortir de leur silence. C’est la troisième semaine, ils ne peuvent plus faire comme si cette grève de la faim n’existait pas. Ils s’honoreraient au contraire à suspendre les expropriations et reprendre les discussions. Ils ont tous les éléments pour trouver une porte de sortie sans perdre la face.»

Défendu par le PS et l’UMP, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit ouvrir fin 2017. Les terrains du site aéroportuaire, où résident 193 propriétaires, doivent être libérés avant la fin d’année 2012.