JUSTICEMontpellier: L'islamiste présumé toujours en garde à vue

Montpellier: L'islamiste présumé toujours en garde à vue

JUSTICEL'homme, qui devait partir en Indonésie pour suivre un entraînement avec les «frères», serait lié à la famille Merah...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

La garde à vue de Mohamed D., Français d’origine algérienne, a été prolongée de 48 heures par le juge des libertés et de la détention du tribunal de Montpellier (Hérault). Arrêté samedi par le GIPN, cet homme de 31 ans se trouve donc toujours dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Déjà connu des services antiterroristes comme évoluant dans la mouvance radicale, l'homme, habillé à l’occidentale mais barbu, a été interpellé dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet antiterroriste de Paris et confiée à la DCRI. Le groupe d'intervention de la police nationale (GIPN) de Marseille (Bouches-du-Rhône) est intervenu au domicile de la mère de Mohamed D., dans le quartier de la Mosson, un quartier populaire de Montpellier. Elle le logeait depuis son divorce.

Lié à la famille Merah

C'est elle qui avait prévenu la police la veille, après avoir découvert un sac contenant notamment des équipements de randonnée, une lampe torche frontale -de quoi séjourner sous une tente pour un entraînement paramilitaire- et près de 1.500 euros en liquide. L'interrogeant, elle s'était vue répondre qu'il comptait partir dimanche pour Djakarta, en Indonésie, afin de suivre un entraînement avec les «frères». Lors de la perquisition, les policiers ont saisi le sac en question, mais aussi un ordinateur et un téléphone portable.

Mohamed D., présenté comme un «candidat au djihad», serait lié à la famille de Mohamed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse et Montauban. Selon Le Figaro, les deux familles se connaissaient «intimement» pour avoir habité dans le même quartier de Toulouse. La mère de l'islamiste montpelliérain avait même proposé à la mère de Mohammed Merah, Zoulikha Aziri, de les rejoindre dans la capitale du Languedoc-Roussillon, longtemps avant les tueries de mars. Mais Mohammed Merah s'y serait fermement opposé, assure un policier.

Il a « voulu se rendre en Indonésie pour savoir à quoi ça ressemble»

A Toulouse, Mohamed D. avait eu quelques démêlés avec la justice pour de petites affaires de vol. «Il risquait d’être un copié-collé de Mohamed Merah, et dans ce cas-là, on ne prend pas de risque», selon une source judiciaire citée par Midi Libre. De son côté, l’islamiste présumé nie avoir connu l'auteur des tueries de Toulouse et Montauban.

En revanche, «il reconnaît faire partie de la mouvance radicale, et avoir voulu se rendre en Indonésie pour savoir à quoi ça ressemble», précise une source proche du dossier. Selon les premiers éléments de l'enquête, il n'aurait pas de liens avec le groupuscule islamiste Forsane Alizza, dissous par le ministère de l'Intérieur et dont plusieurs sympathisants avaient été arrêtés et mis en examen début avril.