JUSTICEAffaire du Carlton de Lille: «En y réfléchissant, je pense que j'ai été naïf» se justifie DSK

Affaire du Carlton de Lille: «En y réfléchissant, je pense que j'ai été naïf» se justifie DSK

JUSTICELes procès-verbaux de la garde à vue de l'ancien directeur du FMI ont été dévoilés...
Corentin Chauvel

Corentin Chauvel

Alors qu’il était en garde à vue le 21 février dernier, Dominique Strauss-Kahn s’est expliqué sur les fameux SMS qu’il envoyait à Fabrice Paszkowski, l’homme d’affaires lui aussi mis en examen pour proxénétisme dans l’affaire du Carlton de Lille, rapporte Le Monde ce mercredi, en dévoilant les procès-verbaux.

Ces SMS, dont on ne connaît que ceux de DSK, Fabrice Paszkowski ayant effacé les siens, révélaient notamment des discussions, datant de 2009 et 2010, autour de destinations différentes et de soirées libertines organisées sur les lieux en question.

Un vocabulaire «pas très sophistiqué»

L’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) traduit ainsi certains termes utilisés pour désigner «une personne de sexe féminin» tels que «matériel» ou celles qu’on «aura dans ses bagages». Ce vocabulaire, «effectivement pas très sophistiqué», est «inconvenant et inapproprié», reconnaît Dominique Strauss-Kahn devant les enquêteurs, justifiant tout de même son côté «rapide».

Mais, s’il concède n’avoir jamais renoncé à sa vie «libertine», DSK insiste sur le côté légal de ses activités. Selon lui, il s’agissait de «déjeuners ou dîners qui parfois avaient des sujets plus intimes» ou de «soirée(s) de couples qui souhaitent avoir une activité sexuelle collective». Sauf que l’ancien ministre fait face aux témoignages des participantes à ces soirées, certaines étant des prostituées.

«On était là essentiellement pour DSK. Les autres on s'en fout»

«On était là essentiellement pour DSK. Les autres on s'en fout», a raconté l’une d’entre elles. D’autres décrivent un «abattage», «de la pure consommation sexuelle» ou des scènes «bestiales». «L'escorting n'est pas de la prostitution à 30 euros. C'est rare d'[y] trouver des gens qui manquent de respect comme l'ont fait DSK et (David) Roquet (responsable d’une filiale d’Eiffage, ndr)», illustre encore Marion, une prostituée, qui affirme que David Roquet l’a empêchée de bouger alors qu’elle s’opposait à ce que voulait lui faire DSK.

Ce dernier dément: «Il n'y a jamais eu de relation contrainte ou imposée». L’ancien directeur du FMI parle de «mensonge», d’«erreur» ou de «pression», écartant également sa connaissance de la profession de ces jeunes femmes. «En ce qui me concerne, je n'interroge pas les gens sur leur vie privée», se justifie-t-il. «En y réfléchissant maintenant, je pense que j'ai été naïf», ajoute-t-il.

Tout ce petit manège, dans lequel les juges estiment que DSK a joué un rôle majeur aux côtés de Fabrice Paszkowski, fournisseur et parfois «testeur» de recrues féminines, a pris fin en mai dernier avec l’agression sexuelle présumée de Nafissatou Diallo au Sofitel de New York dont la procédure civile débute ce mercredi. Dans l’affaire du Carlton de Lille, l’ancien ministre a été mis en examen lundi pour «proxénétisme aggravé en bande organisée».