Ce lundi matin, un rapport a été remis à Luc Chatel développant des pistes de réflexion sur l’évolution de l’épreuve du baccalauréat, autour de trois objectifs: simplification de l’organisation, revalorisation de l’examen et développement du lien avec l’enseignement supérieur. Six points clés sont à retenir.

>> Professeur, élève, ancien lycéen ou parent, donnez-nous votre avis sur les différentes propositions. Nous attendons vos réactions dans les commentaires ou à [email protected].

1 - Supprimer le rattrapage

Tout élève qui obtient une moyenne comprise entre 8 et 10 peut actuellement avoir une deuxième chance grâce à deux épreuves d’oral. Ce système serait, d’après le rapport, remplacé par un «examen du livret scolaire» de l’élève.

L’examen du livret scolaire permet-il mieux d’évaluer les capacités de l’élève? Vous avez déjà bénéficié du rattrapage? Vous avez échoué au rattrapage et auriez préféré que votre dossier soit examiné? Racontez-nous.

2 - Des notes éliminatoires dans les matières principales

Actuellement, rien n’empêche un élève de filière L (littéraire) qui écope d’un 9 en philosophie, de décrocher son bac. Un 14 en physique peut le sauver. Conséquence néfaste selon le rapport, le manque de spécialisation des élèves selon les filières, ou le choix d’une section pour son prestige plus que pour son contenu. Le rapport préconise lui l’introduction de «seuils éliminatoires dans les disciplines les plus importantes de chaque série du baccalauréat.» Dans l’idée, il serait donc impossible d’avoir un bac S avec un 6 en maths.

Que pensez-vous de l’introduction de notes éliminatoires dans les matières les plus importantes? Le système actuel de notation des matières optionnelles fausse-t-il les moyennes?

3 - Remplacer des épreuves écrites par l’évaluation continue

Il s’agirait de ramener à quatre le nombre de matières évaluées par une épreuve écrite. Le reste serait assumé en contrôle continu pour réduire, tant «le coût de l’examen que la perte de temps d’enseignement». Le rapport contre les reproches de manque d’homogénéité, voire de favoritisme, de subjectivité, faits au contrôle continu, par un encadrement des pratiques de notation et un suivi des écarts atypiques entre établissements.

Le contrôle continu est-il une méthode fiable d’évaluation selon vous? Ou est-il trop aléatoire pour traduire les véritables acquis de l’élève?

4 - Davantage d’oral, de QCM et d’épreuves inter-disciplinaires

Le rapport préconise de varier le type d’épreuves du Bac. Davantage de QCM permettrait par exemple selon les experts de ne pas se limiter aux connaissances acquises pendant une seule année. Pour défendre «l’accroissement des compétences orales des élèves» et la nécessité d’épreuves inter-disciplinaires, le rapport s’appuie sur l’exemple italien du «colloquio», épreuve transversale, comprenant un «mini-mémoire» synthétisant plusieurs matières et une discussion orale.

5 - Moins de langues vivantes

Les experts proposent de limiter à 24 choix, le nombre de langues évaluées au Bac. «Les 12 langues nationales européennes, les 4 langues internationales, et les 8 langues régionales, pouvant être choisies en LV1, LV2, LV3 et épreuve facultative». Fini donc le Bambara ou le Vietnamien au Bac.

6 - Réduire le poids des matières facultatives

Actuellement, seuls les points au dessus de la moyenne comptent. Ils sont simplement ajoutés, lors du calcul de la moyenne, au total de points sans ajout d’une matière dans le coefficient de division. (Un 19 en théâtre donne 9 points en plus dans le calcul de la moyenne). Un système qui brouille les motifs d’attribution des mentions, et qui contribue à dévaluer l’épreuve. Il s’agirait ici de les ramener à un coefficient unique de 1.