La reconstitution du meurtre de Laëtitia Perrais, qui devait se dérouler ce mardi, n’aura pas lieu, ou presque. Le principal suspect, Tony Meilhon, a refusé d’y participer, menaçant d’avaler une lame de rasoir s’il était extrait de sa cellule du centre pénitentiaire de Vézin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine).

Les autorités refusant de prendre le risque qu’il se suicide, la majorité de la reconstitution est annulée. Tony Meilhon devait être emmené au Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique), où a été retrouvé une partie du corps de la jeune femme, au centre commercial Atlantis de Saint-Herblain, où le jeune homme avait rencontré une connaissance alors que le corps de Laëtitia était encore dans le coffre de sa voiture, et enfin à La Bernerie-en-Retz où a eu lieu l’accident de scooter. Cette dernière reconstitution devait tout de même avoir lieu vers 17h, mais sans Tony Meilhon.

Tony Meilhon, «mutique et suicidaire»

«De toute façon, il était mutique et suicidaire depuis le début. Il ne voulait pas de contact avec nous depuis 2-3 mois, il ne voulait pas nous voir», a déclaré à 20 Minutes l’un de ses deux avocats, Fathi Benbrahim. «On ne va pas passer notre temps à jouer avec lui, il n’a aucune obligation légale à participer à une reconstitution», a-t-il ajouté.

Tony Meilhon a été interpellé le 20 janvier 2010, deux jours après la disparition de Laetitia Perrais, en compagnie de laquelle il avait été vu en dernier dans la soirée du 18 janvier. Il a affirmé lors de sa garde à vue avoir percuté «accidentellement» la jeune femme avec sa voiture alors qu'elle circulait à scooter.

Le corps démembré de Laetitia a été retrouvé dans deux étangs de Loire-Atlantique au terme de longues recherches. Elle avait été étranglée et poignardée à de multiples reprises. Tony Meilhon a été mis en examen le 22 janvier pour «enlèvement suivi de mort» et incarcéré. Il a déjà fait plusieurs tentatives de suicide en prison.