Le procès de David Sagno pour le meurtre de deux femmes sous le pont de Neuilly s’ouvre ce lundi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, à Nanterre. Après avoir été condamné à dix-huit ans de prison, Marc Machin n'est «plus» qu'un simple témoin dans cette affaire. Rappel sur une histoire rocambolesque.

Que s’est-il passé sous le pont de Neuilly?

Le 1er décembre 2001, le corps d'une femme de 45 ans, Marie-Agnès Bedot, agressée puis poignardée, est découvert sous le pont de Neuilly. Une femme qui empruntait chaque matin le pont reconnaît de façon quasi certaine Marc Machin. Ce dernier est arrêté. Agé de 19 ans à l'époque, il avoue les faits en garde à vue, mais se rétractera devant le juge d'instruction. Six mois plus tard, en mai 2002, le corps de Maria-Judith Araujo est découvert sous le pont. Elle a été égorgée avec un tesson de bouteille. Son assassin ne sera pas retrouvé.

Quelles ont été les suites judiciaires?

En septembre 2004, Marc Machin est condamné à 18 ans de réclusion criminelle, peine confirmée en appel l'année suivante et assortie de 12 ans de sûreté. Il commence alors à clamer son innocence.

Le 3 mars 2008, coup de théâtre: un ancien SDF, David Sagno, 37 ans, se présente au commissariat de la Défense, et avoue les deux meurtres. Les enquêteurs le prennent d'abord pour un mythomane mais le marginal livre des détails étonnants sur l'affaire: le nom du chanteur qui figure sur le CD volé dans le sac de la première victime; la marque de la bouteille de mousseux dont le tesson a servi à égorger la seconde. L’ADN de David Sagno est retrouvé sur les corps des victimes. Son procès, qui commence ce lundi, doit durer jusqu'à vendredi.

Que s’est-il passé pour Marc Machin?

Marc Machin dépose une requête en révision. En octobre 2008, il est libéré. La commission de révision saisit la Cour de révision en juin 2009. Marc Machin, qui a purgé sept ans de prison pour ce meurtre, est finalement blanchi par la Cour de révision en 2010. Malheureusement, n'ayant pas respecté le suivi socio-judiciaire auquel il était astreint pour bénéficier d'une remise en liberté, il est retourné en prison en janvier 2011. Il devra être rejugé par la cour d'assises de Paris, sans doute fin 2012-début 2013. Dans l’affaire du pont de Neuilly, il n’est désormais plus que témoin.