Naufrage du Concordia: L'angoisse des familles à la recherche de leurs proches
NAUFRAGE•Les chances de retrouver des survivants s'amenuisent...William Molinié, sur l'île du Giglio
De notre envoyé spécial en Italie,
A bord de leur bateau rouge VFM07 affrété par les pompiers, les familles françaises originaires de Sarcelles (Val-d'Oise) ont eu le temps de voir l'épave du Costa Concordia grossir, à mesure qu'ils s'approchaient hier des côtes de l'île du Giglio (Italie). Et sans doute de repenser à ce dernier message que Mylène Litzler, 23 ans et son compagnon, Mickaël Blemand, leur ont laissé: «Nous allons prendre nos gilets de sauvetage et monter dans les canots.»
Avant d'entrer dans le port, sur la droite, le paquebot est échoué sur le flanc, en contrebas des rochers, froid comme un cimetière où désormais les familles des disparus viennent se recueillir. Si les recherches se poursuivent, les chances de retrouver des survivants sont infimes, voire «nulles», selon les termes d'un garde-côte.
Deux nouveaux corps identifiés
Arrivées sur l'île à la mi-journée, les deux familles françaises accompagnées d'un psychologue ont été reçues par les autorités italiennes. Après un passage au poste de sécurité, tenus éloignés des journalistes, les proches se sont recueillis à l'église du port du Giglio. Un peu plus tôt, dans la matinée, Guglielmo Borghetti, l'évêque de la région, est venu sur place délivrer un «message d'espoir».
Les autorités italiennes comptent encore une vingtaine de disparus. Jeudi, deux corps ont été identifiés par leurs proches. Il s'agit de Pierre Grégoire et de Jeanne Gannard, un frère et une sœur retraités originaires de Franche-Comté.
«On a aidé les naufragés le soir où la catastrophe a eu lieu. S'ils n'ont pas réapparu, c'est qu'ils sont morts coincés dans le Costa Concordia», croit savoir le patron d'un bar du port. Face aux risques écologiques (lire ci-dessous), la question se pose. Faut-il continuer les recherches, au risque d'une catastrophe naturelle? «La priorité, ce sont les victimes», tranche Alesandro Busonero, porte-parole de la marine militaire italienne.
A l'embarcadère de Porto Santo Stefano, en face de l'île du Giglio, la photo d'un visage est collé sur les vitres du commissariat de police. Ce jeune homme aux cheveux longs est recherché par sa famille. Ses proches ont laissé un numéro de téléphone. Un avis de recherche de la dernière chance, comme pour conjurer le sort.