«Madoff» de Touraine: Une quarantaine de victimes se sont déjà manifestées
ESCROQUERIE•L'employée de banque a été mise en examen et écrouée...© 2011 AFP
Une dizaine de nouvelles victimes de la «Madoff» de Touraine se sont manifestées depuis l'arrestation de l'ancienne employée de banque mise en examen et écrouée mardi pour abus de confiance, a indiqué ce mercredi l'association d'aide aux victimes de l'escroquerie.
«Une dizaine de personnes se sont manifestées depuis que cette affaire est sortie dans les médias» mardi, portant à une quarantaine le nombre de victimes déclarées à ce jour, a dit à l'AFP Marie-Paule Carrey, responsable de l'Association d'aide aux victimes d'infractions pénales (Adavip) d'Indre-et-Loire.
Mise en examen pour abus de confiance
Une réunion d'information pour les victimes est prévue jeudi à 9h30 dans les locaux de la gendarmerie de Chinon. Les victimes souhaitent que les médias respectent le caractère privé de la réunion, selon Marie-Paule Carrey. «Ce qui est étonnant, c'est que certaines personnes ont appelé en demandant "je lui ai donné de l'argent, est-ce que je suis victime?" ou "jusqu'ici on pensait qu'elle allait nous rembourser, vous croyez qu'elle va nous rembourser?"», a-t-elle ajouté. Selon une source proche du dossier, une trentaine de plaintes formelles ont été, ou étaient sur le point d'être déposées mercredi.
Sylviane Hamon, ancienne employée de banque de la région de Bourgueil (Indre-et-Loire) et ancienne conseillère municipale du village de Benais de 2001 à 2008, a été mise en examen mardi pour abus de confiance et exercice illégal de la profession de banquier. Elle a été placée en détention provisoire. Son mari a été mis en examen pour recel d'abus de confiance et laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
Près de trois millions d'euros soutirés depuis 2007
Cette femme de 49 ans, baptisée la «Madoff» de Touraine par les médias en référence au célèbre escroc new-yorkais Bernard Madoff, est soupçonnée d'avoir soutiré depuis 2007 près de trois millions d'euros à des proches, famille, voisins ou amis. Elle leur faisait miroiter des placements avec des rendements allant de 10 à 30%.
Les sommes confiées à l'escroc présumée vont de quelques centaines d'euros à plus de 300.000 euros, selon cette source proche du dossier. Quelques victimes ont contracté d'importants crédits, mais aucune n'est allée jusqu'à hypothéquer sa maison, a-t-on ajouté. La section de recherches de la gendarmerie d'Orléans a enquêté pendant plus d'un an sur l'escroquerie qui avait fait l'objet d'un signalement à la cellule gouvernementale de lutte anti-blanchiment Tracfin.
«Pas de certitude de récupérer la totalité de la somme»
A Benais, où la suspecte est jugée «sympathique» et «dynamique» par des voisins sous le choc, certains proches interrogés par les médias ont raconté que le couple circulait dans une voiture de luxe et habitait une maison cossue. Toutefois, ils ne semblaient pas mener grand train, ce qu'ont confirmé les enquêteurs selon cette source.
Selon Marie-Paule Carrey, la procédure d'indemnisation des victimes s'annonce «très longue». Un fonds d'indemnisation existe mais il est réservé aux personnes aux ressources les plus limitées, explique la responsable. Les victimes de l'affaire «n'ont absolument pas de certitude de récupérer la totalité de la somme», souligne-t-elle. Les victimes souhaitent que les médias respectent le caractère privé de la réunion, selon Marie-Paule Carrey.