Gaspillage, vacances, fête annuelle: Quelles dérives sont reprochées au CE de la RATP?
FRAUDE•«20Minutes» fait le point secteur par secteur après le rapport de la Cour des comptes...E.O.
Dans un rapport publié ce mardi, la Cour des comptes pointe des dérives dans la gestion du CE de la RATP. Elles sont nombreuses, et concernent de multiples secteurs. Le point avec 20 Minutes.
La restauration collective
Le comité d’entreprise a choisi de gérer directement cette activité, sans recourir à des prestataires de service, sans proposer de tickets-restaurant, sans fixer des tarifs différents selon les revenus des agents, sans généraliser le paiement par carte bancaire. La Cour juge que le CE «a mis en place un système dans lequel les prix qu’il paye sont manifestement surévalués», et que des «défaillances dans le circuit de paiement des factures conduisent à des doubles paiements répétitifs».
La Cour relève par ailleurs un important gaspillage: 290.000 euros de denrées ont été détruites entre 2006 et 2009, alors qu’elles auraient pu être redistribuées. Enfin, des problèmes d’hygiène ont été signalés: Des cafards et des souris sont notamment apparus dans le restaurant du siège parisien en 2007.
Les centres de vacances
Le CE en possède une trentaine, et est copropriétaire de huit autres. Selon la Cour, les résultats de cette activité « ne sont pas à la hauteur des ambitions sociales affichées», c’est-à-dire «offrir un accès au plus grand nombre aux vacances» et «développer le tourisme social». Moins de 13% des salariés se tournent vers le CE pour leurs séjours, et la majorité d’entre aux font partie des agents les moins défavorisés. Une fois encore, il est aussi reproché au CE de payer bien trop cher des factures dans des opérations de rénovation immobilière. Pis, certains travaux ont été réalisés avec des malfaçons susceptibles de «mettre en danger la sécurité des personnes».
Les activités culturelles
La fête annuelle de l’entreprise, organisée par le CE depuis 2007 dans un château de l’Essonne, s’élève en moyenne à 447.000 euros. Cet argent est dépensé en ne suivant aucune procédure, par un agent détaché de la RATP qui choisit les fournisseurs, dont certains font payer leurs prestations très cher, sans fournir de justificatifs.
La gestion du personnel
Elle est «défaillante» selon la Cour, qui note une «dégradation du climat social». A tel point qu’un médecin du travail a jugé que le management au sein du CE «représentait un risque d’atteinte grave à la santé des salariés». Sur les 600 employés du CE, 92 sont partis entre 2004 et 2010: 37 ont été licenciés et 55 ont démissionné. Tout cela a un coût: 1,1 millions d’euros d’indemnité ont été versés aux partants, tandis que des postes stratégiques sont restés vacants.