Disponibles et compétents, les retraités sont prisés des associations

Disponibles et compétents, les retraités sont prisés des associations

Disponibles, compétents mais souvent exigeants, les retraités qui s'engagent dans le bénévolat sont très prisés des associations, en manque d'effectifs, mais les experts recommandent de soigner leur accompagnement et la transition avec la vie active.
© 2011 AFP

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Disponibles, compétents mais souvent exigeants, les retraités qui s'engagent dans le bénévolat sont très prisés des associations, en manque d'effectifs, mais les experts recommandent de soigner leur accompagnement et la transition avec la vie active.

"Quand je suis arrivé à la retraite, il y a trois ans, j'ai d'abord pris un an pour décompresser, faire du sport et des voyages, puis je me suis engagé dans le bénévolat", raconte à l'AFP Jean-Pierre Simoens, 65 ans.

C'est avant tout "pour continuer d'être utile" que cet ancien directeur des impôts tient une permanence d'accueil, un après-midi par semaine, et coordonne les bénévoles de l'association Abej-Solidarité, qui vient en aide aux sans-abris, dans le Nord.

"Les gens qui viennent chez nous veulent être utiles et cherchent parfois une raison de se lever le matin", confie Jean Pédelaborde, délégué général d'Agirabcd, association de retraités bénévoles.

Selon une récente étude de France Bénévolat, dont l'objectif est de développer cette forme de solidarité, 38% des 11,3 millions de bénévoles associatifs ont plus de 65 ans et 26% ont entre 50 et 64 ans.

Avec 700.000 départs par an à la retraite, cette classe d'âge est un vivier potentiel pour un monde associatif aux prises avec des budgets en baisse alors que "la moitié disent manquer de bénévoles", souligne Dominique Thierry, vice-président de France Bénévolat.

Les retraités, particulièrement disponibles, fiables et forts de compétences développées au cours de leur vie professionnelle, sont donc accueillis à bras ouverts.

"Détachés des contraintes professionnelles, ils ont du temps à donner", confirme Dominique Gloriès, responsable du bénévolat à l'Armée du Salut. "Chez nous, on les apprécie aussi pour leurs qualifications pointues, comme l'informatique, l'aide à la recherche d'emploi ou même la médecine", ajoute-t-il.

Une transition pas évidente avec la vie active

Les retraités sont également recherchés pour leurs compétences "managériales". Ils assument ainsi la moitié des mandats de dirigeants associatifs.

Mais c'est souvent là que le bât blesse, note Dominique Thierry, car "certains s'approprient l'association et n'arrivent pas à déléguer" au point que parfois, "il faut leur faire comprendre qu'une association ne se gère pas comme une entreprise".

La transition avec le monde du travail n'est pas toujours évidente, fait-il encore valoir. "Certains la gèrent très bien, car il leur a toujours semblé naturel de faire du bénévolat, mais d'autres se projettent dans la vie associative parce qu'ils sont terrorisés par le vide que représente la retraite", ajoute-t-il. "Ceux-là se retrouvent parfois en situation d'échec".

Pour René Stéffan, 69 ans, devenir bénévole à la retraite était un choix "mûrement réfléchi et programmé".

Engagé au Secours Catholique, à Solidarité nouvelle face au chômage (SNC) et au Centre d'action sociale de la mairie du XVIe, à Paris, il consacre désormais trois jours par semaine aux activités associatives. "J'arrive à poser des limites, mais je suis parfois un peu débordé!", concède-t-il.

Ancien cadre supérieur, il ne voulait "surtout pas occuper des fonctions de direction, mais faire du terrain et être proche des gens".

Souples, les retraités n'en ont pas moins des exigences, refusant un bénévolat trop contraignant.

Pour Philippe Chabasse, directeur de Jubilacion, une entreprise de conseil aux futurs et jeunes retraités, l'accompagnement détermine souvent la réussite en la matière car "il leur manque une bonne connaissance de ce que le monde associatif, qui n'est pas tout rose, peut réellement leur apporter".