CHATEL fait des euros chez les jeunes profs

CHATEL fait des euros chez les jeunes profs

ÉDUCATION A partir de février 2012, les débutants démarreront avec un salaire de 2 000 € brut
dELPHINE BANCAUD

dELPHINE BANCAUD

Redorer son blason à cinq mois des élections. A l'occasion du Salon de l'Education hier à Paris, Luc Chatel a annoncé une revalorisation du premier salaire d'embauche des professeurs des écoles et des enseignants certifiés, qui passera à 2000 € bruts au 1er février 2012, soit 102 € supplémentaires. Cette mesure « va concerner 107 000 enseignants du secteur public et 18 000 du secteur privé », a précisé le ministre de l'Education et sera financée par les économies réalisées avec le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Elle devrait coûter 75 millions d'euros. Cette revalorisation suit une première augmentation des salaires des nouveaux profs de 153 € nets par mois, en mars dernier. « En cinq ans, nous aurons augmenté de 18 % le salaire d'embauche des enseignants, a commenté Luc Chatel. C'est un signal considérable que nous avons adressé aux enseignants de notre pays. »

Les syndicats veulent plus
La nécessité d'augmenter les salaires des enseignants avait été soulignée en septembre dans l'étude « Regards sur l'éducation » de l'OCDE. Celle-ci montrait que le salaire moyen des profs français était inférieur à celui de leurs collègues de l'OCDE. Ce que confirme à 20 Minutes, Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp : « Cette augmentation n'est pas un luxe et apparaît comme un début de rattrapage par rapport aux salaires pratiqués dans les pays voisins. Les jeunes profs français seront payés 1 675 € net et leurs homologues allemands,1 900 € net ». Problème selon lui : « Cette mesure ne concernera qu'un enseignant sur huit. Elle aura une incidence sur les quatre premières années d'enseignement, mais elle n'empêchera pas ensuite un tassement des salaires en milieu de carrière. » De son côté, Bernadette Groison, secrétaire général de la FSU, « considère que cette annonce ne répondra pas à la crise de recrutement ». Car à la session 2011, 20 % des postes aux Capes n'ont pas été pourvus, faute de candidats. D'où la nécessité, selon les syndicats, d'entamer des négo­ciations sur l'ensemble des salaires, afin de renforcer l'attractivité de la profession.