Meurtre d'Agnès: Les annonces de Michel Mercier contre la récidive des mineurs
JUSTICE•«20 Minutes» fait le point sur les annonces du ministre de la Justice...Vincent Vantighem
Trois jours de silence pour trois annonces au final. Devant l’émotion suscitée par le viol et le meurtre d’Agnès, 13 ans, au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), le gouvernement s’est emparé ce lundi de la question de la récidive criminelle. La demi-douzaine de lois sur le sujet votées depuis 2002 ne suffisent pas. Michel Mercier, le garde des Sceaux, a annoncé que de nouvelles dispositions seraient intégrées, dès mercredi, dans la loi de programmation présentée en conseil des ministres. 20 Minutes décrypte le dispositif présenté lundi.
Les chefs d’établissement informés
Comment un mineur accusé de viol sur une de ses camarades de classe en 2010 a-t-il pu être scolarisé dans un internat mixte et ouvert un an plus tard? La direction du collège cévenol s’est dite «sidérée» de ne pas avoir été informée du passé judiciaire du meurtrier présumé d’Agnès. Lundi, François Fillon a demandé que, «dans des cas aussi graves» le chef d’établissement et le psychiatre soient désormais mis au courant. Une idée qui risque de se heurter à un problème simple. Les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse sont soumis au «secret de l’instruction». Les psychiatres, au «secret médical».
Un placement en centre fermé d’office
Michel Mercier, le ministre de la Justice, a annoncé qu’il demanderait un placement en centre éducatif fermé (CEF) des mineurs accusés des crimes les plus graves. Le 13 avril dernier, il avait déjà indiqué vouloir «développer ces structures» dans un entretien à 20 Minutes. «Mais ces centres ne sont pas adaptés à tous les profils, critique Sabine Orsel, ancienne juge des enfants. Le meurtrier présumé d’Agnès est sociable et scolarisé. Je ne pense pas qu’un placement en CEF aurait été une bonne idée…»
Une évaluation de la dangerosité
Mieux déceler la dangerosité d’un criminel. C’est un vœu pieu pour François Fillon. Une chimère pour Gérard Rossinelli, psychiatre expert. «Il n’y aura jamais de risque zéro qu’un délinquant récidive», confie-t-il fataliste.