Détenue depuis février 2001, Myriam Badaoui, l’une des protagonistes de l’affaire d’Outreau, est libre. Sortie de prison à la mi-septembre, la mère de famille, en fin de peine, a bénéficié de réductions de peines prévues par la loi, a précisé à 20 Minutes Bruno Badré, porte-parole du ministère de la Justice.

«Ma cliente a bénéficié de la remise classique de peine que l'on accorde à tout détenu qui travaille en prison et dont le comportement est irréprochable», a déclaré son avocat, Me Jérôme Crépin, au site d’information lepoint.fr. Son défenseur assure en effet que Myriam Badaoui a changé en prison, notamment grâce à une thérapie psychiatrique et une formation en hôtellerie-restauration.

«Elle a le droit à l’oubli»

Cependant, la femme peine à trouver un travail. «Ma cliente a le droit à l’oubli, comme tout être humain», plaide son avocat. «Elle veut qu’on arrête de la fustiger», poursuit-il, racontant que «lors de certaines permissions de sortie à Rennes [où elle était emprisonnée], quand elle montrait sa carte de transport dans le bus, il y avait toujours un chauffeur pour dire son nom tout haut et provoquer les mauvaises plaisanteries».

Myriam Badaoui était la principale accusatrice dans l’affaire d’Outreau. Elle avait confirmé les déclarations de ses enfants, qui accusaient de viols des voisins et des notables, avant de revenir sur ses propos. Elle avait été elle-même condamnée à 15 ans de prison pour des viols sur ses quatre fils.

D’après lepoint.fr, Myriam Badaoui a revu certains de ses enfants à sa sortie de prison, et tente de renouer des liens avec eux. Sa libération est assortie d’une restriction: «Elle n'a pas le droit d'évoquer publiquement l'affaire durant un an», indique son avocat.