JUSTICECarlos comparaît pour les attentats des années 1980

Carlos comparaît pour les attentats des années 1980

JUSTICELe terroriste est poursuivi pour quatre actions meurtrières...
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

C'est le genre d'affaires qui ramène à une autre époque. Mais c'est une époque dont les victimes n'ont oublié aucun détail. Le procès d'Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, doit s'ouvrir ce lundi devant une cour d'assises spéciales à Paris. Déjà condamné à la prison à perpétuité, le terroriste le plus célèbre des années 1980 doit répondre de son implication dans quatre attentats. Il y a celui du Capitole, le train Paris-Toulouse notamment. Celui de la gare Saint-Charles de Marseille aussi, ainsi que celui qui avait eu lieu devant le siège du journal El Watan à Paris et celui du TGV Tain-L'Hermitage. En tout, les quatre bombes ont tué 11 personnes et blessé 141 autres entre 1982 et 1983.

«Ça ne tient pas debout»

«Vingt-cinq ans après les faits, nous espérons obtenir des explications sur ces attentats et un jugement qui donne satisfaction aux familles de victimes», réclame l'association SOS Attentats, qui s'est portée partie civile.

D'après l'accusation, le Vénézuélien aurait déclenché cette campagne d'attentats pour obtenir la libération de deux de ses proches, arrêtés quelques semaines plus tôt. Pour preuve, l'accusation sort même une lettre de revendication qui aurait été écrite par Carlos. «A l'époque des faits, cette lettre était en espagnol. Aujourd'hui, on n'en a qu'une photocopie en français, assure Isabelle Coutant-Peyre, avocate et épouse de Carlos. Ça ne tient pas debout. On veut juste maintenir Carlos le plus longtemps possible en prison. Histoire qu'il n'en sorte que les deux pieds devant…»

Les magistrats professionnels ont jusqu'au 16 décembre pour en décider. Ce procès s'ouvre alors que les déclarations du terroriste à la presse vénézuelienne font du bruit: il revendique pour la première fois être l'auteur de plus d'une centaine d'attaques, qui ont fait entre 1.500 et 2.000 morts.

Code vestimentaire

Carlos sera-t-il présent? Son avocate prétend qu'il n'a pas pu obtenir les vêtements qu'il souhaite pour se défendre et laisse planer le doute sur sa présence. «On va mettre en scène ce procès et le faire passer pour un dangereux criminel.»