Les biscuits Delacre célèbrent leur 120 ans entre tradition et innovation
Cigarettes russes, délichoc, sprits... Les biscuits Delacre, ...© 2011 AFP
Cigarettes russes, délichoc, sprits... Les biscuits Delacre, qui évoquent les parfums de l'enfance et des gourmandises partagées, célèbrent leurs 120 ans d'existence en adaptant leur savoir-faire aux techniques modernes dans leur usine historique de Nieppe (Nord).
Créée en 1891 par Charles Delacre, un Dunkerquois installé en Belgique, la marque, qui appartient depuis 1998 au groupe britannique United Biscuits, réalise chaque année un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros et emploie plus de 800 salariés en France.
Inventeur de la recette gardée secrète des célèbres cigarettes russes et de la présentation en assortiments de petits biscuits pâtissiers dans les fameuses boîtes en métal, Charles Delacre était à l'origine pharmacien. Face au succès rencontré par le chocolat qu'il vendait comme un fortifiant dans son officine, il décide de se reconvertir en chocolatier en 1870.
En 1891, il élargit ses activités au biscuit et invente sa première recette, «le Pacha Delacre». Très vite, ces petits gourmandises envahissent les tables des familles belges et leur renommée atteint même la cour royale, qui en fait son fournisseur officiel de biscuits dès la fin du XIXe siècle, un titre qu'il conserve aujourd'hui.
En 1950, c'est la naissance des cigarettes russes, puis des marquisette, des délichoc, vendus d'abord à l'unité, puis dans de grandes boites en métal, qui ont fait la renommée de la marque : certaines, produites en éditions limitées, attisent les convoitises des collectionneurs.
Cinquantaine de petits biscuits différents
Aujourd'hui, Delacre produit une cinquantaine de petits biscuits différents, dont les recettes demeurent inchangées depuis leur création, et élabore chaque année deux à trois nouvelles recettes.
«L"idée de Charles Delacre était de mettre à la portée du plus grand nombre le plaisir d'un biscuit pâtissier gourmand et traditionnel. Aujourd'hui encore, nous continuons d'adapter de vieilles recettes pour les transposer aux goûts et aux exigences de notre époque», explique Philippe Cayez, directeur de la biscuiterie Delacre de Nieppe, l'unique site français de production de la marque depuis 1961.
Ce mélange de tradition et de modernité se traduit dans le mode de production des biscuits qui associe des processus manuels (conditionnement de certains gâteaux fragiles) à un mode de fabrication plus automatisé (nappage en chocolat de la farandole de biscuits circulant en continu). De même, le roulage des cigarettes russes a longtemps été fait à la main, avant la mise au point il y a seulement dix ans d'une machine - dont le procédé est gardé secret - capable de reproduire le tour de main unique de la marque.
Ingrédients naturels, pâtissiers à demeure et modes de cuisson scrupuleux : l'usine de Nieppe, installée dans une ancienne briquetterie, tient à respecter les traditions de la pâtisserie artisanale pour les 11.500 tonnes de biscuits produites chaque année. Disposant de cinq fours de cuisson, de deux lignes d'emballage et de trois lignes d'assortiments, l'usine emploie 310 personnes.
«Il s'agit de garder intact le savoir-faire, qui a fait la renommée de Delacre, tout en s'engageant dans des innovations et en s'adaptant aux exigences de qualité et de respect de l'environnement du monde moderne», fait valoir M. Cayez. Un travail a notamment été entrepris par la marque depuis 2006 pour réduire les matières grasses, alors que les arômes et les colorants artificiels ont déjà été totalement supprimés.