Jacques Nain, ancien de l'antigang: «L'important pour le véritable enquêteur, c'est d'arriver à ses fins»
INTERVIEW•Parmi les faits reprochés à Michel Neyret: ses relations avec les informateurs, et les «services» et «rémunérations» qui leur étaient offerts. Jacques Nain, ancien de l'antigang, nous en dit plus sur ces pratiques policières situées «en marge du code pénal»...Propos recueillis par Nicolas Bégasse
Jacques Nain, commandant de police honoraire, est un ancien de l’office central de répression du banditisme, auteur de nombreux ouvrages aux éditions Esprit du Livre et Auteurs d’Aujourd’hui, dont Antigang: missions impossibles. Il a participé à la résolution de nombreuses affaires de grand banditisme dans les années 70 et 80. Il répond aux questions de 20minutes.fr sur l'affaire Neyret.
Avant même l’affaire Neyret, on pouvait avoir en tête cette image du policier qui «rémunère» ses indics en échange d’informations. Vérité ou idée fausse?
C’est vrai et cela l'a toujours été. Les policiers qui ont eu à traquer le grand banditisme ont fermé les yeux sur ces agissements pour avoir des informations sur de la criminalité bien supérieure. Cela permet d’avancer dans les enquêtes pour remonter au plus haut. Cela s’est toujours fait et cela se fera toujours.
Ces pratiques sont-elles officielles, ou bien relèvent-elle du non-dit, du tabou?
Ce n’est pas un tabou. Quand on est à la police judiciaire, on s’appuie sur des techniques traditionnelles. Parmi elles il y a les écoutes téléphoniques, les filatures, etc. Mais avant de pouvoir remonter une piste, il est évident qu’on fait appel à un certain nombre d’indics. Pour toutes les grandes affaires que j’ai traitées, on y a eu recours. Dans l’affaire Spaggiari, dans l’affaire Mesrine, etc. Le préalable, c’est l’info, c’est le tuyau.
Michel Neyret a parlé de «péché d’amitié» avec certaines personnes. La relation entre policier et informateur peut-elle évoluer dangereusement?
Bien sûr, c’est le piège. Dans le grand banditisme, les voyous peuvent «pendre» le policier, avec de l’argent, avec des femmes, et le phagocyter. C’est la raison pour laquelle on essaie de traiter le voyou à deux, pour prévenir ce genre de choses. Cela n’est jamais écrit, on ne l’entend pas à l’école de police. Cela s’apprend sur le terrain, par les anciens.
Justement, on parle parfois de «flic à l’ancienne», de «vieilles méthodes». Cette relation policier-indic relève-t-elle du passé?
Franchement, dire que c’est du passé c’est nier la notion même de flic de terrain et de police judiciaire.
Quel est votre sentiment concernant Michel Neyret?
J’ai eu l’occasion de le connaître, c’était un véritable taulier. On pourrait considérer que la déontologie n’est pas là. Mais ce qui importe le plus au véritable enquêteur, c’est d’arriver à ses fins. Ces relations avec les informateurs, c’est une marge de manœuvre qu’on s’autorise, en marge du code pénal. Bien sûr, il y en a qui disjonctent, mais ce n’est pas la majorité. Je ne pense pas que Neyret soit impliqué au fond de lui-même. Il s’est fait piéger. Les voyous savent piéger.
Jacques Nain, commandant de police honoraire, est un ancien de l’office central de répression du banditisme, auteur de nombreux ouvrages aux éditions Esprit du Livre et Auteurs d’Aujourd’hui, dont Antigang: missions impossibles. Il a participé à la résolution de nombreuses affaires de grand banditisme dans les années 70 et 80. Il répond aux questions de 20minutes.fr sur l'affaire Neyret.
Avant même l’affaire Neyret, on pouvait avoir en tête cette image du policier qui «rémunère» ses indics en échange d’informations. Vérité ou idée fausse?
C’est vrai et cela l'a toujours été. Les policiers qui ont eu à traquer le grand banditisme ont fermé les yeux sur ces agissements pour avoir des informations sur de la criminalité bien supérieure. Cela permet d’avancer dans les enquêtes pour remonter au plus haut. Cela s’est toujours fait et cela se fera toujours.
Ces pratiques sont-elles officielles, ou bien relèvent-elle du non-dit, du tabou?
Ce n’est pas un tabou. Quand on est à la police judiciaire, on s’appuie sur des techniques traditionnelles. Parmi elles il y a les écoutes téléphoniques, les filatures, etc. Mais avant de pouvoir remonter une piste, il est évident qu’on fait appel à un certain nombre d’indics. Pour toutes les grandes affaires que j’ai traitées, on y a eu recours. Dans l’affaire Spaggiari, dans l’affaire Mesrine, etc. Le préalable, c’est l’info, c’est le tuyau.
Michel Neyret a parlé de «péché d’amitié» avec certaines personnes. La relation entre policier et informateur peut-elle évoluer dangereusement?
Bien sûr, c’est le piège. Dans le grand banditisme, les voyous peuvent «pendre» le policier, avec de l’argent, avec des femmes, et le phagocyter. C’est la raison pour laquelle on essaie de traiter le voyou à deux, pour prévenir ce genre de choses. Cela n’est jamais écrit, on ne l’entend pas à l’école de police. Cela s’apprend sur le terrain, par les anciens.
Justement, on parle parfois de «flic à l’ancienne», de «vieilles méthodes». Cette relation policier-indic relève-t-elle du passé?
Franchement, dire que c’est du passé c’est nier la notion même de flic de terrain et de police judiciaire.
Quel est votre sentiment concernant Michel Neyret?
J’ai eu l’occasion de le connaître, c’était un véritable taulier. On pourrait considérer que la déontologie n’est pas là. Mais ce qui importe le plus au véritable enquêteur, c’est d’arriver à ses fins. Ces relations avec les informateurs, c’est une marge de manœuvre qu’on s’autorise, en marge du code pénal. Bien sûr, il y en a qui disjonctent, mais ce n’est pas la majorité. Je ne pense pas que Neyret soit impliqué au fond de lui-même. Il s’est fait piéger. Les voyous savent piéger.
Jacques Nain, commandant de police honoraire, est un ancien de l’office central de répression du banditisme, auteur de nombreux ouvrages aux éditions Esprit du Livre et Auteurs d’Aujourd’hui, dont Antigang: missions impossibles. Il a participé à la résolution de nombreuses affaires de grand banditisme dans les années 70 et 80. Il répond aux questions de 20minutes.fr sur l'affaire Neyret.
Avant même l’affaire Neyret, on pouvait avoir en tête cette image du policier qui «rémunère» ses indics en échange d’informations. Vérité ou idée fausse?
C’est vrai et cela l'a toujours été. Les policiers qui ont eu à traquer le grand banditisme ont fermé les yeux sur ces agissements pour avoir des informations sur de la criminalité bien supérieure. Cela permet d’avancer dans les enquêtes pour remonter au plus haut. Cela s’est toujours fait et cela se fera toujours.
Ces pratiques sont-elles officielles, ou bien relèvent-elle du non-dit, du tabou?
Ce n’est pas un tabou. Quand on est à la police judiciaire, on s’appuie sur des techniques traditionnelles. Parmi elles il y a les écoutes téléphoniques, les filatures, etc. Mais avant de pouvoir remonter une piste, il est évident qu’on fait appel à un certain nombre d’indics. Pour toutes les grandes affaires que j’ai traitées, on y a eu recours. Dans l’affaire Spaggiari, dans l’affaire Mesrine, etc. Le préalable, c’est l’info, c’est le tuyau.
Michel Neyret a parlé de «péché d’amitié» avec certaines personnes. La relation entre policier et informateur peut-elle évoluer dangereusement?
Bien sûr, c’est le piège. Dans le grand banditisme, les voyous peuvent «pendre» le policier, avec de l’argent, avec des femmes, et le phagocyter. C’est la raison pour laquelle on essaie de traiter le voyou à deux, pour prévenir ce genre de choses. Cela n’est jamais écrit, on ne l’entend pas à l’école de police. Cela s’apprend sur le terrain, par les anciens.
Justement, on parle parfois de «flic à l’ancienne», de «vieilles méthodes». Cette relation policier-indic relève-t-elle du passé?
Franchement, dire que c’est du passé c’est nier la notion même de flic de terrain et de police judiciaire.
Quel est votre sentiment concernant Michel Neyret?
J’ai eu l’occasion de le connaître, c’était un véritable taulier. On pourrait considérer que la déontologie n’est pas là. Mais ce qui importe le plus au véritable enquêteur, c’est d’arriver à ses fins. Ces relations avec les informateurs, c’est une marge de manœuvre qu’on s’autorise, en marge du code pénal. Bien sûr, il y en a qui disjonctent, mais ce n’est pas la majorité. Je ne pense pas que Neyret soit impliqué au fond de lui-même. Il s’est fait piéger. Les voyous savent piéger.
Avant même l’affaire Neyret, on pouvait avoir en tête cette image du policier qui «rémunère» ses indics en échange d’informations. Vérité ou idée fausse?
C’est vrai et cela l'a toujours été. Les policiers qui ont eu à traquer le grand banditisme ont fermé les yeux sur ces agissements pour avoir des informations sur de la criminalité bien supérieure. Cela permet d’avancer dans les enquêtes pour remonter au plus haut. Cela s’est toujours fait et cela se fera toujours.
Avant même l’affaire Neyret, on pouvait avoir en tête cette image du policier qui «rémunère» ses indics en échange d’informations. Vérité ou idée fausse?
C’est vrai et cela l'a toujours été. Les policiers qui ont eu à traquer le grand banditisme ont fermé les yeux sur ces agissements pour avoir des informations sur de la criminalité bien supérieure. Cela permet d’avancer dans les enquêtes pour remonter au plus haut. Cela s’est toujours fait et cela se fera toujours.
Ces pratiques sont-elles officielles, ou bien relèvent-elle du non-dit, du tabou?
Ce n’est pas un tabou. Quand on est à la police judiciaire, on s’appuie sur des techniques traditionnelles. Parmi elles il y a les écoutes téléphoniques, les filatures, etc. Mais avant de pouvoir remonter une piste, il est évident qu’on fait appel à un certain nombre d’indics. Pour toutes les grandes affaires que j’ai traitées, on y a eu recours. Dans l’affaire Spaggiari, dans l’affaire Mesrine, etc. Le préalable, c’est l’info, c’est le tuyau.
Michel Neyret a parlé de «péché d’amitié» avec certaines personnes. La relation entre policier et informateur peut-elle évoluer dangereusement?
Bien sûr, c’est le piège. Dans le grand banditisme, les voyous peuvent «pendre» le policier, avec de l’argent, avec des femmes, et le phagocyter. C’est la raison pour laquelle on essaie de traiter le voyou à deux, pour prévenir ce genre de choses. Cela n’est jamais écrit, on ne l’entend pas à l’école de police. Cela s’apprend sur le terrain, par les anciens.
Ces pratiques sont-elles officielles, ou bien relèvent-elle du non-dit, du tabou?
Ce n’est pas un tabou. Quand on est à la police judiciaire, on s’appuie sur des techniques traditionnelles. Parmi elles il y a les écoutes téléphoniques, les filatures, etc. Mais avant de pouvoir remonter une piste, il est évident qu’on fait appel à un certain nombre d’indics. Pour toutes les grandes affaires que j’ai traitées, on y a eu recours. Dans l’affaire Spaggiari, dans l’affaire Mesrine, etc. Le préalable, c’est l’info, c’est le tuyau.
Michel Neyret a parlé de «péché d’amitié» avec certaines personnes. La relation entre policier et informateur peut-elle évoluer dangereusement?
Bien sûr, c’est le piège. Dans le grand banditisme, les voyous peuvent «pendre» le policier, avec de l’argent, avec des femmes, et le phagocyter. C’est la raison pour laquelle on essaie de traiter le voyou à deux, pour prévenir ce genre de choses. Cela n’est jamais écrit, on ne l’entend pas à l’école de police. Cela s’apprend sur le terrain, par les anciens.
Ces pratiques sont-elles officielles, ou bien relèvent-elle du non-dit, du tabou?
Ce n’est pas un tabou. Quand on est à la police judiciaire, on s’appuie sur des techniques traditionnelles. Parmi elles il y a les écoutes téléphoniques, les filatures, etc. Mais avant de pouvoir remonter une piste, il est évident qu’on fait appel à un certain nombre d’indics. Pour toutes les grandes affaires que j’ai traitées, on y a eu recours. Dans l’affaire Spaggiari, dans l’affaire Mesrine, etc. Le préalable, c’est l’info, c’est le tuyau.
Michel Neyret a parlé de «péché d’amitié» avec certaines personnes. La relation entre policier et informateur peut-elle évoluer dangereusement?
Bien sûr, c’est le piège. Dans le grand banditisme, les voyous peuvent «pendre» le policier, avec de l’argent, avec des femmes, et le phagocyter. C’est la raison pour laquelle on essaie de traiter le voyou à deux, pour prévenir ce genre de choses. Cela n’est jamais écrit, on ne l’entend pas à l’école de police. Cela s’apprend sur le terrain, par les anciens.
Ces pratiques sont-elles officielles, ou bien relèvent-elle du non-dit, du tabou?
Ce n’est pas un tabou. Quand on est à la police judiciaire, on s’appuie sur des techniques traditionnelles. Parmi elles il y a les écoutes téléphoniques, les filatures, etc. Mais avant de pouvoir remonter une piste, il est évident qu’on fait appel à un certain nombre d’indics. Pour toutes les grandes affaires que j’ai traitées, on y a eu recours. Dans l’affaire Spaggiari, dans l’affaire Mesrine, etc. Le préalable, c’est l’info, c’est le tuyau.
Michel Neyret a parlé de «péché d’amitié» avec certaines personnes. La relation entre policier et informateur peut-elle évoluer dangereusement?
Bien sûr, c’est le piège. Dans le grand banditisme, les voyous peuvent «pendre» le policier, avec de l’argent, avec des femmes, et le phagocyter. C’est la raison pour laquelle on essaie de traiter le voyou à deux, pour prévenir ce genre de choses. Cela n’est jamais écrit, on ne l’entend pas à l’école de police. Cela s’apprend sur le terrain, par les anciens.
Justement, on parle parfois de «flic à l’ancienne», de «vieilles méthodes». Cette relation policier-indic relève-t-elle du passé?
Franchement, dire que c’est du passé c’est nier la notion même de flic de terrain et de police judiciaire.
Quel est votre sentiment concernant Michel Neyret?
J’ai eu l’occasion de le connaître, c’était un véritable taulier. On pourrait considérer que la déontologie n’est pas là. Mais ce qui importe le plus au véritable enquêteur, c’est d’arriver à ses fins. Ces relations avec les informateurs, c’est une marge de manœuvre qu’on s’autorise, en marge du code pénal. Bien sûr, il y en a qui disjonctent, mais ce n’est pas la majorité. Je ne pense pas que Neyret soit impliqué au fond de lui-même. Il s’est fait piéger. Les voyous savent piéger.
Justement, on parle parfois de «flic à l’ancienne», de «vieilles méthodes». Cette relation policier-indic relève-t-elle du passé?
Franchement, dire que c’est du passé c’est nier la notion même de flic de terrain et de police judiciaire.
Quel est votre sentiment concernant Michel Neyret?
J’ai eu l’occasion de le connaître, c’était un véritable taulier. On pourrait considérer que la déontologie n’est pas là. Mais ce qui importe le plus au véritable enquêteur, c’est d’arriver à ses fins. Ces relations avec les informateurs, c’est une marge de manœuvre qu’on s’autorise, en marge du code pénal. Bien sûr, il y en a qui disjonctent, mais ce n’est pas la majorité. Je ne pense pas que Neyret soit impliqué au fond de lui-même. Il s’est fait piéger. Les voyous savent piéger.
Justement, on parle parfois de «flic à l’ancienne», de «vieilles méthodes». Cette relation policier-indic relève-t-elle du passé?
Franchement, dire que c’est du passé c’est nier la notion même de flic de terrain et de police judiciaire.
Quel est votre sentiment concernant Michel Neyret?
J’ai eu l’occasion de le connaître, c’était un véritable taulier. On pourrait considérer que la déontologie n’est pas là. Mais ce qui importe le plus au véritable enquêteur, c’est d’arriver à ses fins. Ces relations avec les informateurs, c’est une marge de manœuvre qu’on s’autorise, en marge du code pénal. Bien sûr, il y en a qui disjonctent, mais ce n’est pas la majorité. Je ne pense pas que Neyret soit impliqué au fond de lui-même. Il s’est fait piéger. Les voyous savent piéger.
Justement, on parle parfois de «flic à l’ancienne», de «vieilles méthodes». Cette relation policier-indic relève-t-elle du passé?
Franchement, dire que c’est du passé c’est nier la notion même de flic de terrain et de police judiciaire.
Quel est votre sentiment concernant Michel Neyret?
J’ai eu l’occasion de le connaître, c’était un véritable taulier. On pourrait considérer que la déontologie n’est pas là. Mais ce qui importe le plus au véritable enquêteur, c’est d’arriver à ses fins. Ces relations avec les informateurs, c’est une marge de manœuvre qu’on s’autorise, en marge du code pénal. Bien sûr, il y en a qui disjonctent, mais ce n’est pas la majorité. Je ne pense pas que Neyret soit impliqué au fond de lui-même. Il s’est fait piéger. Les voyous savent piéger.
Justement, on parle parfois de «flic à l’ancienne», de «vieilles méthodes». Cette relation policier-indic relève-t-elle du passé?
Franchement, dire que c’est du passé c’est nier la notion même de flic de terrain et de police judiciaire.
Quel est votre sentiment concernant Michel Neyret?
J’ai eu l’occasion de le connaître, c’était un véritable taulier. On pourrait considérer que la déontologie n’est pas là. Mais ce qui importe le plus au véritable enquêteur, c’est d’arriver à ses fins. Ces relations avec les informateurs, c’est une marge de manœuvre qu’on s’autorise, en marge du code pénal. Bien sûr, il y en a qui disjonctent, mais ce n’est pas la majorité. Je ne pense pas que Neyret soit impliqué au fond de lui-même. Il s’est fait piéger. Les voyous savent piéger.