Des amateurs de techno veulent faire valoir leurs droits

Des amateurs de techno veulent faire valoir leurs droits

Reuters

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Un collectif retroupant 150 organisateurs de soirées techno entend saisir le nouveau Défenseur des Droits, pour faire cesser la «discrimination» dont ce genre musical fait l'objet selon lui de la part des mairies françaises.

La fédération Unis-Sons a pris cette décision après avoir testé de façon anonyme 106 mairies du Maine-et-Loire, un département de l'ouest de la France jugé «représentatif» selon elle, auxquelles elle avait demandé à organiser une soirée techno dans une salle municipale.

«Discriminations sur les moeurs»

«Dans près de 80% des cas, une réponse négative est donnée, avec la plupart du temps pour seule justification le fait que ce soit une soirée techno», affirme Samuel Raymond, responsable du collectif. «Parmi les 20% de municipalités n'ayant pas rejeté a priori le projet, la pression des forces de l'ordre et les réactions virulentes des riverains les font souvent revenir sur leur décision».

«Le Défenseur des Droits va donc être saisi la semaine prochaine, pour faire reconnaître la discrimination dont nous sommes victimes», a-t-il dit vendredi à Reuters. «C'est une forme de discrimination qui repose sur les moeurs, à savoir le style musical et les pratiques culturelles».

Il souligne qu'en Allemagne, en Italie ou en Belgique, la techno a pu prendre une place dans le paysage culturel. Mais en France, elle reste depuis vingt ans la victime collatérale de la «guerre aveugle à la drogue que mènent les autorités», déplore Samuel Raymond. «Pourtant, c'est une musique, pas un produit stupéfiant».