SANTELe recours à l'IVG plus difficile pendant l'été

Le recours à l'IVG plus difficile pendant l'été

SANTEFaute de places en France, des femmes sont contraintes de partir à l'étranger se faire avorter...
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

Au milieu du centre du Planning familial de Paris, le tableau blanc égrainant la liste des hôpitaux annonce la couleur. «Fermé en août.» «Service réduit.» «Tourne au ralenti.» En face du nom de chaque établissement, les indications révèlent les difficultés évidentes qu'ont connues les femmes voulant se faire avorter cet été. «Chaque année, c'est la même chose, soupire Caroline Rebhi, conseillère conjugale au Planning depuis deux ans et demi. Les médecins sont en congés, les hôpitaux tournent au ralenti. Mais les femmes, elles, continuent d'arriver chez nous.»

71 femmes envoyées aux Pays-Bas

La loi française permet de demander une IVG jusqu'à la douzième semaine de grossesse (lire l'encadré). « Or bien souvent, l'été, les hôpitaux donnent des rendez-vous à la mi-septembre, poursuit Caroline Rebhi. C'est bien trop tard pour certaines femmes…» Considéré comme le «derniers recours», le Planning familial ouvre alors son carnet d'adresses et décroche son téléphone. «On fait le tour des médecins qu'on connaît, raconte une bénévole. On tente de trouver toujours une solution.»

Et quand plus rien n'est possible en France, la «solution» passe par l'étranger. Ainsi, en juillet et août, le Planning familial de Paris a envoyé 71 femmes se faire avorter aux Pays-Bas où la législation est plus souple. La pratique est tellement entrée dans les mœurs que ces femmes bénéficient aussi d'un remboursement de la part de la Sécurité sociale (80%). «Il suffit qu'elles rentrent avec la facture de l'hôpital», poursuit Caroline Rebhi, qui estime à une quinzaine le nombre d'appels téléphoniques par jour au Planning. «De nombreux établissements ont été restructurés depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoire de 2009, conclut-elle. La situ­ation s'est clairement dégradée. Et rien n'indique qu'elle s'améliorera.»

Les conditions pour solliciter une IVG

En France, une femme a le droit de solliciter une IVG si elle n'a pas dépassé douze semaines de grossesse ou quatorze d'aménorrhée (date du début des dernières règles). La loi impose aux femmes un délai d'une semaine de réflexion. Sans compter le temps nécessaire aux examens médicaux.