Rudolf Brazda, dernier «Triangle rose», incinéré
CÉRÉMONIE – Il a survécu à 32 mois passés dans le camp de Buchenwald...M.P.
Les funérailles de Rudolf Brazda, le dernier survivant connu des «Triangles roses», des hommes déportés pour homosexualité par les Nazis, se sont déroulés ce lundi, à 10 heures, au Centre funéraire de Mulhouse. Celui qui a été fait chevalier de la Légion d’honneur en avril dernier est mort mercredi dans son sommeil, à l’âge de 98 ans.
Rudolf Brazda avait choisi l’incinération. Ses cendres ont été déposées à côté de celles de «son compagnon de vie de plus de 50 années, Edouard Mayer, décédé à Mulhouse en 2003», a expliqué un communiqué de son entourage.
Hommage national
Rudolf Braza, né en 1913 en Saxe (Allemagne) avait été déporté en raison de son orientation sexuelle par les Nazis, comme plus de 10.000 personnes. Il avait ensuite passé 32 mois au camp de concentration de Buchenwald et affirmait avoir survécu à l’enfer grâce à son amitié avec un kapo communiste et à «un peu plus de chance que les autres». Après la guerre, il avait choisi de vivre en France, et avait acquis la nationalité française en 1960.
Pendant des années, Rudolf Braza avait tu les raisons de sa déportation et ne les avait révélées qu’en 2008, année de l’inauguration d’un mémorial aux victimes homosexuelles du nazisme à Berlin. Une initiative qui l’a poussé à révéler son histoire. Une journée d’hommage national devrait être organisée en septembre, selon Philippe Couillet, président de l’association Les «Oublié-e-s» de la mémoire.