Pour la mère de Tristane Banon, DSK est «un prédateur qui cherche non pas à plaire mais à prendre»
ENQUÊTE•lle a confié mercredi dernier aux enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) qu'elle avait elle-même eu «une relation consentie mais clairement brutale» avec l'ex-patron du FMI...B.D.
Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon,qui accuse en France Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol, a fait, le 13 juillet dernier lors de ses six heures d’audition, des déclarations fracassantes aux enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP),rapporte le site Internet de L’Express.
L'élue socialiste a ainsi révélé avoir eu elle-même une relation sexuelle avec Dominique Strauss-Kahn au début des années 2000, «une relation consentie mais clairement brutale, selon ses dires, qui se serait déroulée dans un bureau de l'OCDE, à Paris», indique le site de l’hebdomadaire. Elle l’a décrit «comme un prédateur qui cherche non pas à plaire mais à prendre», qui se comporte avec l'«obscénité d'un soudard», et dont «le besoin sexuel déclenche un processus de domination».
«Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai couché avec la mère, j'ai pété un câble quand j'ai vu la fille»
Lors de sa déposition, la vice-présidente du conseil général de l'Eure a également raconté l’appel de sa fille, «affolée», juste après la tentative de viol dont elle aurait été la victime dans un appartement du sixième arrondissement de Paris en février 2003. Elle a ajouté qu’elle avait ensuite contacté l'ex-femme de DSK, Brigitte Guillemette, l’une de ses amies, marraine de sa fille et mère de Camille Strauss-Kahn, de ce qui s’était passé.
Cette dernière lui aurait répondu qu'elle «savait qu'il avait eu plusieurs fois un comportement déplacé vis-à-vis d'étudiantes, mais que jamais elle n'aurait pensé qu'il irait jusque-là». «Brigitte Guillemette aurait alors appelé DSK, qui lui aurait répondu, en substance: “Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai couché avec la mère, j'ai pété un câble quand j'ai vu la fille“», écrit L’Express.
Des propos que Brigitte Guillemette a dément avoir tenus lors de son audition, vendredi dernier. «Tous les éléments cités par Anne Mansouret qui pouvaient accréditer la véracité de la tentative de viol ont été démentis par l'intéressée», affirme un enquêteur au site de l’hebdomadaire. L'ex-femme de DSK aurait notamment expliqué n'avoir jamais été contactée par Anne Mansouret. Elle aurait appelée d'elle-même l'élue de l'Eure pour faire cesser les rumeurs sur son ex-mari. Une conversation devant témoins, aurait-elle assuré aux policiers.
Il «ne pensait pas faire du mal à Tristane»
Anne Mansouret a par ailleurs expliqué aux enquêteurs de la BRDP pourquoi elle a pressé sa fille de ne pas porter plainte contre Dominique Strauss-Kahn après les faits supposés: ce sont les conseils d’un magistrat d'Evreux, entré en contact avec un «très haut magistrat à Paris», et lui indiquant qu'il y avait «une forte probabilité» qu'elle soit déboutée faute de preuve matérielle, qui l’ont convaincue.
La vice-présidente du conseil général de l'Eure a également raconté les différents entretiens qu’elle a eus avec des élus de son parti, dont l’un avec une responsable du PS, qui lui a avoué dans un mail daté du 18 décembre 2003 que pour elle, «les choses [n'étaient] pas allées aussi loin», mais que «le peu qu’[elle] en [a] vu [lui] montre à quel point le personnage est dangereux pour les femmes».
Elle a redit qu’elle avait discuté de cette affaire avec François Hollande, «apparemment au courant, [qui] serait venu vers elle pour lui demander comment allait sa fille et ce qu'elle comptait faire», et même avec DSK lui-même, qui s'est montré «désolé», et se serait excusé de son comportement, précisant qu'il «ne pensait pas faire du mal à Tristane».