Affaire DSK: La psy de Nafissatou Diallo sort du silence
ENQUETE•Guinéenne comme la femme de chambre, la psychothérapeute certifie que Nafissatou Diallo dit la vérité...N. Be., avec Reuters
Dans l'affaire DSK, les langues se délient et les témoignages les plus inattendus commencent à fleurir. Après le «fiancé» de Nafissatou Diallo, c'est au tour de la psychothérapeute de la femme de chambre guinéenne de prendre la défense de celle qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol aux Etats-Unis.
Dans un article publié sur le site internet de Paris Match, Mariama Diallo affirme avoir la certitude que sa patiente dit la vérité sur les faits. «Le viol a bien eu lieu», certifie-t-elle.
La psychothérapeute a été mandatée le 4 juillet dernier par l'avocat de l'accusatrice de l'ancien directeur général du Fonds monétaire internationale pour suivre la jeune Guinéenne, qu'elle a rencontrée plusieurs fois depuis cette date. Diplômée d’un «masters in social work» (maîtrise en assistance sociale) de l’université de Columbia, elle travaille depuis 2006 pour l’association Sanctuary for Families (SFF), créée en 1984 pour venir en aide aux femmes battues, dit Paris-Match.
«Elle ne ment pas. Je n'ai absolument aucun doute, elle a dit la vérité. Je connais ce genre de femmes, je viens de la même ethnie, on parle la même langue», déclare-t-elle. Avant d'ajouter: «Nafissatou n’est pas une prostituée comme j’ai pu le lire dans un tabloïd, car, chez les Peuls, coucher avec un homme hors mariage, c’est s’exclure de la communauté.»
Version contre version
L'avocat de Dominique Strauss-Kahn William Taylor, qui a donné mercredi une conférence de presse à New York, et la défense de son accusatrice continuent à donner des versions totalement divergentes des rapports médicaux sur l'épisode. «Le dossier médical de l'accusatrice est vide. Il n'y a aucune preuve. Pas de blessure à l'épaule, pas de marques de violences, pas de bleus», a déclaré William Taylor.
Le 1er juillet dernier, Kenneth Thompson, l'avocat de la jeune Guinéenne de 32 ans, avait donné un compte rendu radicalement différent de ce qui se serait passé le 14 mai dernier dans la suite 2806 du Sofitel de New York.
Dominique Strauss-Kahn a «d'abord saisi ses seins et a commencé à l'attaquer» avant de «saisir son vagin avec tant de force qu'il l'a blessée» et a déchiré les ligaments de son épaule en la plaquant violemment au sol, avait-il dit.