Violences domestiques: Des victimes trop silencieuses

Violences domestiques: Des victimes trop silencieuses

VIOLENCES – Une étude montre que celles qui font le choix d'en parler se sentent mieux…
V.V. avec A.-L.B.

V.V. avec A.-L.B.

Il ne fallait peut-être pas une étude pour en arriver à cette conclusion. Mais au moins, cette fois, les choses sont claires: il est préférable de porter plainte lorsqu’on a été victime de violences physiques ou sexuelles au sein de son ménage…

C’est en tous les cas le résultat d’une enquête de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), publiée mardi soir.

Ces violences touchent en majorité les femmes, mais peu de victimes en parlent à un médecin ou à la police. Toutefois, lorsqu’elles font le choix d’en parler en se déplaçant au commissariat, plus de 70% des victimes d’agressions physiques ou sexuelles se déclarent ensuite «satisfaites».

Femmes en première ligne

Cependant, il reste du travail: 663.000 femmes et 280.000 hommes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles au sein de leur ménage sur deux ans, selon cette étude qui cumule les résultats de trois enquêtes «Cadre de vie et sécurité» menée entre 2008 et 2010 auprès de 40.000 personnes de 18 à 75 ans. Parmi les femmes, près des deux tiers affirment avoir subi des actes violents – physiques ou sexuels - à plusieurs reprises sur cette période.

Alors que 2,2% de la population française a déclaré avoir été victime de violences ces trois dernières années, moins d’une personne sur cinq est allée voir la police ou la gendarmerie. La même proportion d’ailleurs a consulté un médecin à la suite des actes subis.

40.000 victimes interrogées

«Tous ces chiffres rappellent l’importance d’aller déposer plainte, analyse Christophe Soullez, directeur de l’enquête à l’ONDRP. On sait maintenant qu’une victime sur deux qui ne dépose pas plainte pour ‘violences sexuelles’ a peur des représailles».

Pour obtenir ce résultat, l’ONDRP a passé trois longues années à enquêter. «Il y a une forte majorité silencieuse, conclut Christophe Soullez. Mais il faudrait maintenant que les choses changent».